Antoine Choplin - Partiellement nuageux
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140 pages
ISBN : 9782357071391
4ème de couverture :
Ernesto est astronome dans le modeste observatoire de Quidico au Chili, en plein territoire mapuche. Il vit seul avec son chat, le Crabe et Walter, un vieux télescope peu performant.
Lors d’un séjour à Santiago, il rencontre Ema à l’occasion d’une visite au musée de la Mémoire.
Très vite, les fantômes de la dictature resurgissent. Ernesto et ma devront surmonter ce passé douloureux.
L’auteurr (site de la maison d’édition) :
Antoine Choplin est l’auteur de Radeau, du Héron de Guernica, de Quelques jours dans la vie de Tomas Kusa et de La Nuit tombée (prix France Télévision 2012).
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Ernesto est astrologue et vit loin de la ville, à Quidico, en territoire Mapuche, avec le Crabe et Walter. D’ailleurs, il se rend à la capitale pour obtenir, auprès de la fondation, une nouvelle lentille pour Walter, son télescope. Il s’y sent si bien dans cet observatoire et Antoine Choplin me fait aimer cet environnement mapuche avec les totems, la prairie, le paysage. Je visualise Ernesto avec le chat à ses côtés. Ernesto a beaucoup de grâce, un charme quelque peu désuet à l’image de Walter, mais si important.
Lorsqu’il vient à Santiago, Ernesto aime tourner autour du Palais de la Moneda parce que « C’est un truc à moi pour tâcher de garder un peu des choses d’avant. Celles qui ont compté et qui ont fichu le camp. ». L’autre rituel, même s’il ne voulait plus y aller, est d’aller au Musée de la mémoire regarder le portrait de sa fiancée accroché au mur des disparus.
C’est ainsi qu’il a rencontré Ema, venue elle aussi au Musée. Ces deux-là ne viennent pas pour les mêmes raisons, les fantômes ne les hantent pas de la même façon et la question se pose du pas de deux qu’ils entament. Saura t-il résister au passé ?
Ce livre donne à voir les problèmes de résilience, d’oubli, de pardon des deux côtés de la balance et il me semble qu’il est plus difficile, de se reconstruire lorsque votre père a été du côté des bourreaux car la question peut se poser : est-ce que cette violence ne fait peut-être partie de ses gènes ?
Peut-on et ou comment se reconstruire ? Le duo Ema et Ernesto a t-il une chance de se construire avec le passé qu’ils traînent ? Les extrêmes sont-il conciliables ? Pourront-ils, comme les amis mapuches d’Ernesto regarder l’île des Morts en face ? Toutes ces questions courent dans le très beau livre d’Antoine Choplin.
J’ai, de nouveau, été conquise par le charme de l’écriture d’Antoine Choplin, par son art, à travers la beauté, de nous faire toucher du doigt la laideur des hommes, un bel oxymore. En peu de mots, avec beaucoup de pudeur, il sait me toucher.