Alain Bonnand - Arthur Cauquin au Yémen
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4ème de couverture :
Arthur creuse des trous au Yémen pour le compte d’un grand groupe. Laurence, sa maîtresse, se trouve à Orléans. Ils s’aiment de loin grâce à Internet et un matériel qu’ils finissent par utiliser très bien… Cela dit, l’échange électronique a des limites. C’est le printemps et Laurence, qui d’habitude ne croque pas la vie à moitié, se morfond beaucoup. Même la lecture de Raymond Queneau ne l’aide plus à patienter. Qu’est-ce qu’Arthur, soucieux du plaisir de son amie, va bien pouvoir inventer pour que passent agréablement les deux mois qui les séparent de son retour ?Une histoire pimentée, qui nous transporte en 2006 quand les amoureux découvraient avec l’ordinateur, un micro et une caméra portatifs, les joies et permissions de l’échange à distance. Un érotisme qui ne manque ni de tendresse ni d’encouragements.
L’auteur (site de la maison d’édition) :
Alain Bonnand, né en 1958, dans l’Oise. Adolescence ardennaise ; fait Rémois à dix-neuf ans, Arabe à quarante-cinq, puis Florentin. Aujourd’hui, de nouveau Rémois.
Auteur de Feu mon histoire d’amour ; Martine résiste ; Il faut jouir, Édith… et de La Grammairienne et la Petite Sorcière chez Serge Safran éditeur.
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2006, Arthur creuse des trous au Yemen où il vit avec femme et enfants (4 filles). L’éloignement d’avec sa maîtresse Laurence, fonctionnaire orléanaise, cinquantaine alerte, pétillante et sensuelle, est éclairé par leurs échanges via le clavardage.
Loin de les séparer, la grande distance, grâce à Internet et les débuts de la webcam ajoute du piment à leur histoire d’amour et de sexe. Oui, mais voilà, les limites sont là et la présence physique manque… Laurence est en manque, alors ils inventent un autre petit jeu. Laurence s’inscrit sur un site de rencontre et partage tout via internet avec son Cauquin.
Le clavardage des deux amants n’a rien de débridé, de vulgaire. Non, le style de Laurence est vivant, malicieux, spontané. C’est elle qui est dans « l’action », qui « recrute » ses amants, qui dirige les ébats. Arthur est dans la domination littéraire et dirige les débats. Il se pose en maître, va jusqu’à créer un autre profil sur le site de rencontre et chercher les futurs « jouets érotiques » de Laurence . Il ne manque pas d’expliquer, de guider son « élève », une élève fort docile et consentante. Lorsque Gilles, le canadien, arrive, j’ai comme l’impression d’une petite jalousie qui ajoute du piment à leurs jeux érotiques. Nouvelle demande d’Arthur, transformer ces échanges en un livre !
« — c'est une très bonne idée, quand est-ce qu'on commence ?
— Nous en avons déjà écrit un bon tiers !
— avec nos tchats ?
— Oui !
— mais on n'a rien conservé
— Moi, si ! »
Batifolage sur les ondes à l’abri de regards indiscrets. C’était le bon temps où se filmer et se montrer par écran interposé ne portait pas encore à conséquence.
Un livre à plusieurs lectures. Un échange érotique entre deux amants séparés ; les élucubrations érotiques et solitaires d’un homme ou d’une femme ; une mise en abyme d’un monde où le virtuel est de plus en plus présent remplaçant le réel, le présentiel (un néologisme qui a des relents de Covid ma chère Lucette!).
J’ai souri en lisant le badinage délicat, polisson, érotiquement délicieux des deux amants.
Merci Serge Safran, bonne pioche !