Luc Lang - La tentation
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La tentation
Luc Lang
Editions Stock
Août 2019
360 pages
ISBN : 9782234087385
4ème de couverture :
C’est l’histoire d’un monde qui bascule. Le vieux monde qui s’embrase, le nouveau qui surgit. Toujours la même histoire… et pourtant. François, chirurgien, la cinquantaine, aime chasser. Il aime la traque, et même s’il ne se l’avoue pas, le pouvoir de tuer. Au moment où il va abattre un cerf magnifique, il hésite et le blesse. À l’instant où il devrait l’achever, il le hisse sur son pick-up, le répare, le sauve. Quel sentiment de toute-puissance venu du fond des âges l’envahit ? Quand la porte du relais de chasse en montagne s’ouvre sur ses enfants, que peut-il leur transmettre ? Une passion, des biens, mais en veulent-ils seulement ? Son fils, banquier, a l’avidité du fauve. Sa fille, amoureuse éperdue, n’est plus qu’une bête traquée. Ce sont désormais des adultes à l’instinct assassin. Qui va trahir qui ? Luc Lang a écrit ici son histoire familiale de la violence. Son héros croit encore à la pureté. Cet ample roman nous raconte superbement sa chute et sa rédemption.
L’auteur (site de l’éditeur) :
Luc Lang est l’auteur de onze romans, dont Mille six cent ventres, prix Goncourt des lycéens, La Fin des paysages, Mother et Au commencement du septième jour.
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François, la cinquantaine, chirurgien à Lyon traque un cerf à la tombée de la nuit, le blesse, le poursuit, car on ne laisse pas une bête blessée sans l’achever, question d’éthique de chasseur.
Alors qu’il suit les traces de sang, il croit apercevoir, non, il en est presque sûr, le profil de sa fille l’air totalement paniquée dans une voiture, côté passager. Cela n’a duré qu’une fraction de seconde, pourtant, il est quasi certain que c’est bien Mathilde. Cet instant le poursuit et, pour je ne sais quelle raison, il décide de gracier le cerf, l’emmène chez lui dans son puissant véhicule pour le soigner.
La venue de son fils, un épisode neigeux, le souvenir du regard de Mathilde dans la voiture le pousse à une introspection familiale.
Maria, sa femme, erre de monastère en monastère. Il en semble toujours aussi épris malgré un épisode douloureux dont il ne parlera jamais entre Mathilde et Maria.
Mathieu, le fils qui, devenu golden boy, ne pense qu’à gagner de l’argent, sans se préoccuper de l’éthique.
Mathilde qui poursuit des études de médecine, mais fréquente un homme douteux.
La famille, qu’en reste t-il lorsqu’il s’aperçoit que les enfants et sa femme se voient sans qu’il en sache rien.
Il ne semble y avoir aucun lien entre eux. Un gouffre les sépare. François, sont métier de chirurgien qu’il aime, il est majoritaire dans la clinique où il officie grâce aux 10 % qu’il a octroyé à sa fille. François est une personne qui travaille de ses mains, qui a bâti sa vie sur la dimension travail. Mathieu, lui, spécule, ne bosse pas sur le tangible et cela fait une grosse différence entre les deux hommes qui ne peuvent pus se comprendre.
Quel rapport, quels liens entre chaque membre de la famille ? Oui, il y a de l’amour, mais il semble que ce ne soit plus suffisant. Il y a un fossé entre les deux générations, comme dans notre civilisation actuelle. Arriver par la seule force de sont travail bien fait ne suffit plus, c’est même ringard. A l’instar de nos émissions de télé-réalité, il faut avoir la notoriété et l’argent de suite, quelle que soit la façon d’y arriver, seul le but compte.
La première fois que cela m’est arrivé en lisant ce livre, je me suis demande si je ne m’étais pas trompée en calant mon marque-page. En effet, je retrouvais exactement les termes d’un chapitre précédent. Mais non, il s’agit d’une façon d’écrire délibérer de Luc Lang. S’insinue dans le texte quelques petites nuances qui s’entrecroisent et donnent un autre éclairage. Pourquoi ces retours ? Pour mieux imprimer un passé dépassé ? Pour trouver une solution pour le présent ?
En deux jours, François voit sa vie chamboulée, les bases ébranlées. Qui sont ses enfants ? Que est le rôle ,de son épouse aimée et, peut-être abhorrée pour l’acte qi aurait été fatal s’il n’était intervenu ?Le cerf touché mais sauvé, puis tué par le petit ami de Mathilde ne représentent-il pas la société de François qui n’aurait plus cours ?
Un livre plein de questions sans réponses dont j’ai aimé le cheminement narratif très osé qui m’a pris dans ses filets. J’ai aimé la description du paysage, des actions, très précise, quasi chirurgicale de la tragédie familiale.