Thomas Vinau - Le camp des autres

Le camp des autres

Thomas Vinau

Editions Alma

200 pages

août 2017

ISBN : 9782362792175

4ème de couverture :

Gaspard fuit dans la forêt avec son chien. Il a peur, il a froid, il a faim, il court, trébuche, se cache, il est blessé. Un homme le recueille. L’enfant s’en méfie : ce Jean-le-blanc, est-ce un sorcier, un contrebandier ?

En 1907, Georges Clemenceau crée les Brigades du Tigre pour en finir avec « ces hordes de pillards, de voleurs et même d’assassins, qui sont la terreur de nos campagnes ». Au mois de juin, la toute nouvelle police arrête une soixantaine de voleurs, bohémiens et déserteurs réunis sous la bannière d’un certain Capello qui terrorisait la population en se faisant appeler la Caravane à Pépère. C’est avec eux, que Gaspard, l’enfant insoumis, partira un matin sur les routes.

L’auteur (site de l’éditeur)

Thomas Vinau est né en 1978 à Toulouse. Va d’un sud à l'autre, Cahors, Montpellier, Pertuis. Habite dans le Luberon avec sa petite famille. S’intéresse aux choses sans importance et aux trucs qui ne poussent pas droit. A passé trois fois son bac et six fois son permis. Études de sciences humaines, à la fac et dans la nuit. A vendu des frites, ramassé des fruits, photocopié des photocopies. Est un etc-iste et un brautiganiste. Se prend parfois pour le fils de Bob Marley et de Luke la main froide. S'assoit sur le canapé. Se reprend. Décapsule. Aime les histoires dans les poèmes et les poèmes dans les histoires. Écrit des textes courts et des livres petits.

Il a publié chez Alma Le camp des autres (2017), La part des nuages (2014), Juste après la pluie (2014), Ici ça va (2012) Bric-à-brac hopperien (2012), Nos cheveux blanchiront avec nos yeux (2011).

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Gaspard s’enfuit dans la forêt. Son père l’a encore sérieusement tabassé, il y a eu du grabuge, l’enfant est blessé, caché dans les ronces. Il doit s’enfuir car « On avait dû retrouver le corps à présent, bleu et glacé, à se taire enfin la bouche pleine de fumier, immergée dans l’auge des porcs. Cette fois il était bon pour vraiment prendre la route et puis tant mieux ce serait toujours mieux et puis merde à la merde qui lui servait de nid. »

Le chien gémit à côté de lui « Mon petit cœur de nuit, mon bâtard, ma rivière, mon sauvage. Tu m’as sauvé hier. Ha cette enflure de père barrique de merde qui m’a soulevé comme un fagot pour écraser ma gueule contre les murs ».

Alors Gaspard et Bâtard s’enfoncent un peu plus dans la forêt pour ne pas être découvert par la maréchaussée. Il doit même prendre le chien sur ses épaules tant la blessure l’empêche de marcher.

La forêt, il le sent, est son refuge. La peur au ventre, il avance empli de cette nouvelle liberté.

A cette époque, les loups rôdent et Gaspard, est attaqué par l’un d’eux, se défend grâce à son poinçon « Gaspard ne sait pas à qui appartient le sang sur son bras » et coule dans un sommeil sans lune. Il ne doit son salut qu’à Jean-le-Blanc qui l’accueille chez lui, le soigne. Jean-le-Blanc fait partie du camp des autres. Il vit dans une cabane au fin fond de la forêt qui « est devenue le refuge de ceux qui se refusaient à l’homme et de tous ceux que l’homme refusait. Elle est l’autre camp. Le camp des autres. »

Jean-le-Blanc est un peu sorcier, il connaît les plantes, fait des potions pour soigner les autres dont Gaspard et Bâtard. Ce solitaire va l’initier à la vie dans et de la forêt

D’ailleurs Bâtard a de suite donné sa confiance de chien à cet homme et Gaspard a fait de même.

Lorsqu’un soir arrive une petite bande bariolée, ivre de liberté, anarchiste et ma foi, au petit matin lorsqu’ils partent, il les suit seul, Bâtard. décide de rester à la cabane avec son sauveur.

Gaspard découvre et intègre « la caravane à Pépère », bande de marginaux, de chemineaux, de traîne-savates, d’anarchistes, de déserteurs... qui vivent en très bonne harmonie, hiérarchie oblige, de larcins et toujours à l’affût de la bourse du bourgeois. Ils ont des idées révolutionnaires « Ce jour-là, j’ai compris. Si nous marchons ensemble, nous sommes assez de rats pour conquérir cette terre de damnés ».

Là, il apprend à se battre, à se défendre, à se tenir droit, mais également à se cacher, se faire invisible, à reconnaître le vrai du faux, le gentil du méchant. Une sorte de rite initiatique pour Gaspard. « Ne te laisse jamais enfermer petit. Si quelqu’un par un beau jour te dit que tu ne vaux rien dis-toi qu’il te veut à son service et quand tu le croiras tu seras son esclave. Tu sais ce que nous avons tous en commun ? Nous sommes des fuyards debout. C’est le Non qui nous tient. Ne renonce jamais à refuser. »

Les chapitres courts donnent un rythme vivant et alerte. La nature est elle-même un personnage important. La poésie, la couleur, la douceur des mots, malgré un sujet un peu fort, font que j’ai lu ce livre d’une traite, sans pouvoir ni vouloir l’abandonner.

Le récit ne se passe pas de nos jours, quoique… mais début 1900. Thomas Vinau, en fin de livre raconte la genèse de son texte. Tout ou presque pourrait être plausible de nos jours, car il existe un camp des autres composés de SDF, sans papiers...

« Ne renonce jamais à refuser » ! Quelle belle phrase !

 



 

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A
Quelle phrase, en effet !
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Z
Et il y en a tant d'autres !
J
J'ai adoré ce roman !
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Z
Je comprends pourquoi !
M
Je n'ai encore rien lu de cet auteur mais bizarrement j'ai déjà noté ce titre et plusieurs autres. Il a donc ses fans...Merci de me donner envie de le découvrir.
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Z
Un bon auteur
L
Je me le note, depuis le temps que j'entends parler de cet auteur !
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Z
Et un de plus !
P
Je ne sais pas quoi en dire. Je ne sais pas si ce roman est fait pour moi. Même si j'ai déjà lu du Vinau et que j'avais bien aimé.
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Z
un roman épique, d'initiation
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