Guillaume Siaudeau - Lundi mon amour
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Lundi mon amour
Guillaume Siaudeau
Editions Alma
144 pages
octobre 2019
ISBN : 9782362794445
4ème de couverture :
Puisque l’agence de voyage refuse de lui fournir 2 billets pour la lune, Harry décide de se lancer dans la construction d’une fusée, faite de bric et de broc.
Attention, ce livre ne vous apprendra pas à construire une fusée, même si vous y trouverez quelques pistes. Ce livre ne vous indiquera pas la meilleure marche à suivre pour vous rendre sur la lune, même s’il vous y aidera probablement un peu. Ce livre ne vous rendra pas moins indécis lors de votre prochain achat d’aspirateur, quoiqu’il pourrait bien vous enlever quelques doutes. Ce livre ne vous conseillera pas quel costume choisir en telle ou telle circonstance, bien qu’il y apportera certaines clés.
Ce livre est tout sauf ça. Enfin un peu quand même.
L’auteur (site de l’éditeur) :
Guillaume Siaudeau est né en 1980. Poète et romancier il a publié chez Alma Éditeur : Tartes aux pommes et fin du monde (2013), La dictature des ronces (2015) et Pas trop saignant (2016) et un petit recueil de poésie Inauguration de l’ennui (2018).
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« Il m'est encore arrivé un de ces trucs. Une histoire pas possible. Trop longue à expliquer. Je vais vous la raconter quand même, parce que j’ai un peu de temps avant que la fusée ne soit complètement opérationnelle. »
Harry, notre héros, s’est vu emmené par des hommes en blanc parce qu’il a un peu trop insisté pour que l’agence de voyage lui vende un billet pour aller sur la lune. Si les agences de voyage ne veulent plus vendre de billet pour cette destination, mais où va le monde, je vous le demande !
Harry est un peu simplet et se trouve interné depuis un mois. Il n’est pas méchant, ne pose pas de problèmes. Il veut absolument aller sur la lune, il a le droit, non ?
Puisque personne ne veut lui vendre un billet, c’est dit, il construira sa fusée. Pour être certain que personne ne lui vole son projet, il le cache dans son armoire, on n'est jamais assez prudent, il ne faudrait pas qu’un homme en blanc la découvre. Son copain Jacky lui récupère tous les rouleaux vides de papier toilette et, il a une grosse cargaison à venir pour cause de gastro. Dans sa chambre, il lit tous les livres concernant le voyage vers la lune et il est confondu « Pensez-vous sérieusement que les fusées soient rouges et blanches à carreaux, comme de vulgaire nappes de pique-nique ? Que l’on perde son temps à dessiner des moutons quand le vaisseau est en panne ? Que l’on croise dans l’espace des êtres pourvus de deux têtes et trois bras ? Que l’on puisse un seul instant s’aventurer au cœur du soleil sans finir en grillade ? Qu’un jour vienne où les hommes ne savent plus retrouver le chemin de la terre ? Les aliens… Parlons-en… Qui d’entre vous a déjà croisé un alien ? Vous ? Vous ? Personne, c’est bien ce que je pensais »
« Quand je serai sur la lune, j’écrirai un livre digne de ce nom, qui retranscrit fidèlement la réalité. »
Il écrit aussi de belles lettres à Toby, son chat, son vieux chat qui lui manque terriblement. D’ailleurs, il l’emmènera avec lui dans sa fusée. Avant, il faut qu’il trouve un moteur et, ma fois, le moteur de l’aspirateur de la femme de ménage ferait bien son affaire.
Mais, ce qu’il préfère, c’est le lundi car, ce jour, sa maman vient lui rendre visite « Maman arrive toujours en disant « Bonjour, mon ange », et ne s’en va jamais sans un « A lundi, mon amour ». Entre les deux, une telle chaleur envahi ma chambre qu’il fait terriblement froid lorsque maman repart ».
Harry raconte sa vie dans l’établissement, où les hommes en blanc sont gentils avec lui. Il nous dit tout ce qui lui arrive, lui passe par la tête. Ses mots, ses phrases, ses expressions sont poétiques, imagées, fleuries, sans filtre et si belles. Rêver lui suffit pour faire naître quelque chose, la rendre belle, comme l’histoire du feu d’artifice.
Ah ! Guillaume Siaudeau quel plaisir ce livre que j’ai relu une fois terminé. j’étais dans une bulle spatio-temporelle si belle et poétique que je n’avais pas envie de sortir des phrases de Harry,
Merci Yves pour le partage