Sylvie Krier - Un cheval dans la tête
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4ème de couverture :
Jack, marginal épris de liberté, élève des chevaux. Aidé par Chayton, individu troublant, il peine à joindre les deux bouts. Débarque sa fille, une adolescente qu’il connaît à peine tandis qu’à ses côtés Célie, jeune femme énigmatique, se débat dans une histoire familiale qui agonise.
Jack prend alors la route pour essayer de s’en sortir, allant au-devant de drôles d’aventures. Et puis un jour, un industriel lui propose d’acquérir une partie de son cheptel. Et d’aller choisir un étalon à Séville. Cette offre inespérée permettra-t-elle à Jack de reprendre sa vie en main ?
Le corps-à-corps entre idéal et réalité, parfois épique, souvent émouvant, imprègne de manière captivante tout l’entourage de Jack et son cheptel aux allures de ranch du Far West.
L’autrice (site de l’éditeur) :
Un cheval dans la tête est le premier roman de Sylvie Krier.
Sylvie Krier est née à Auxerre. Après avoir fait des études de pharmacie à Dijon, elle exerce dans l’Yonne puis dans le Loiret. Elle vit aujourd’hui dans le sud de la France, près d’Avignon.
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Jack est éleveur de chevaux, d’apaloosas très exactement, vous savez, ces chevaux américains avec des tâches de couleurs. Il s’est installé une vingtaine d’années auparavant « Je ne revendique aucun de ces tampons officiels qui attribuent une place précise dans la société et font que l’on est considéré avec respect pour la seule raison que l’on sait précisément à qui l’on a affaire. Je m’en fous ».
Chayton, son copain, l’aide dans ses besognes. Un drôle de gars celui-là qui adore égorger puis dépecer les chats, qui dort allongé sur la table. Il l’a rencontré lors d’une fête western estivale dans un bled perdu. Mickey, son frère entre haine et amour avec lequel il entretien des relations d’affaires. Et puis, il y a Célie « Quotidien d’un jour d’hiver. J’aimerais que Célie soit avec moi. Une âme indienne. Une fille énigmatique ». Célie qui adore sa grand-mère, Doxie, beaucoup moins sa mère et qui a si peur de s’engager.
Par un beau matin débarque dans la ferme gadouillouse Louise, sa fille envoyée par sa mère qui n’arrive plus à la tenir. « Du haut de ses quatorze ans à en paraître dix-huit, maquillée c omme un camion volé avec un truc sur les oreilles qui lui donne l’air archi-con. Des seins comme des montagnes sous une doudoune rose. Une écharpe masque le bas de son visage. Ses lèvres charnues dessinent une moue provocatrice qui me met d’emblée les nerfs en pelote. »
Avant, lorsqu’il avait rencontré Snip, la mère de Louise, photographe, il était cascadeur. « J’avais… un stetson, des siantags, trois Appaloosas tobiaznos avec des taches en flamme sur la coupe ». Comme d’autres, suite à une chute, il doit arrêter le métier et devient cet éleveur de chevaux qui vivote, survit dans une dèche quotidienne avec visites fréquentes d’huissiers. L’élevage de chevaux, ce n’est pas rentable, surtout avec les idées et la façon de faire de Jack, genre « marginal utopiste épris de liberté ».
« Plus de fuel. Plus de nourriture pour nous. Guère plus pour les chevaux. Plus de grain. » La dèche totale et habituelle. L’éclaircie vient d’un couple de citadins déniché par Mickey sur le site « Find My Horse », qui met de l’argent, beaucoup de fric, dans l’élevage et lui propose d’aller acheter un étalon à Séville. Un espoir ? Une mainmise ? Un rachat ?
Une belle tranche de vie rurale quelque part… en France, dans ce que certains appellent la France profonde, ou la France des régions, bref en pleine cambrousse, les pieds dans la gadoue, le reste dans les emmerdes.
Sylvie Krier a une écriture vive, nette, précise, sans fioriture, Des tranches de vie réalistes sans être tristes, fort bien documentées sur l’élevage des chevaux Appaloosa et la vie rurale qui m’ont fait penser à J.P., mon voisin.
Le livre est chantant, alerte chacun des personnages donne son angle de vue. Il y a de la vie, la vie de Jack qui oscille entre son idéal de vie et la réalité, la vie de ses comparses qui en chient pour faire rimer vies avec espoirs
Le livre est divisé en trois parties et donne la parole à chacun des personnages ce qui aère et charpente le livre, lui donne du rythme .
Un très beau premier roman et un coup de coeur pour l’écriture de Sylvie Krier qui m’a mis en selle pour une lecture, non pas au galop, mais au trot de la vie quotidienne avec ses coups de freins, ses accélérations.
Une belle tribu qui compose une sacré famille.
Encore une très belle découverte chez Serge Safran. Merci Sylvie Krier pour votre gentille dédicace et ce voyage inattendu
