Ayesha Harruna Attah - Les cent puits de Salaga

Les cent puits de Salaga

Ayesha Harruna Attah

Traduction Carine Chichereau

Editions Gaïa

Septembre 2019

256 pages

ISBN : 9782847209433

 

4ème de couverture :

Elles ont le nom de reines guerrières, et tout semble les opposer. Aminah a quinze ans, guette les caravanes de marchands dans la région de Gonja, vend un peu de nourriture. Bientôt, un raid de cavaliers fait d’elle une captive.

Wurche est une princesse, fille têtue du chef de Salaga, la ville aux cent puits, haut lieu du commerce d’esclaves. Elle a l’âge d’être bientôt mariée, alors qu’elle ne rêve que de pouvoir, en ces temps d’alliances et de conflits entre chefs de tribus, avec les Ashantis de la forêt voisine, avec les Allemands, les Anglais, les Français.

Et il y a Moro, l’homme à la peau si noire qu’elle est bleue. Il vit de la vente d’esclaves mais croit à la destinée, et cède à la beauté.

Les cent puits de Salaga se déroule à la fin du XVIIIe siècle dans l’actuel Ghana, à la période précoloniale et avant que l’esclavage soit réellement aboli. Une histoire de courage, de pardon, d’amour et de liberté.

L’autrice (site de l’éditeur) :

De parents ghanéens tous deux journalistes, Ayesha grandit à Accra. Elle écrit dans différents magazines dont le New York Times Magazine, et collabore à des anthologies. Ses romans ont été sélectionnés pour des prix du Commonwealth et publiés en anglais et néerlandais. Elle est pour la première fois traduite en français.

Ayesha écrit en anglais et vit au Sénégal.

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Aminah, sa famille, tout le village, craignent les raids des hommes en noir qui pillent, brûlent et kidnappent les habitants pour en faire des esclaves. Aminah, jeune fille en âge de se marier vit entre les femmes de son père et sa mère. Son père fabrique des chaussures, les vend sur le marché à plusieurs kilomètres du campement et, un jour, il ne revient pas, plus. Un malheur n’arrivant jamais seul, une horde s’abat sur le village, y met le feu et embarque pour une longue marche, les habitants. La voici devenue esclave.

Wurche est la fille du roi qui règne sur les villes jumelles de Salaga et Kpembe. Elle voudrait tant que son père l’associe à la vie monarchique. Elle voudrait tant avoir la même liberté que ses frères. Elle a d’ailleurs refusé plusieurs mariage, et oui, son père lui passe beaucoup de choses et accepte même qu’elle assiste aux réunions où se décident les alliances, les guerres, les raids, mais sans l’y associer. C’est une époque charnière ; la guerre n’a pas encore éclatée en Europe, anglais, allemands, français se disputent les territoires africains. Les alliances se font et se défont entre blancs et noirs ou entre tribus.

Je n’aurais garde d’oublie le beau Moro, l’homme noir et marchand d’esclaves qu’aime Wurche, je peux même dire qu’elle l’a dans la peau.

Les deux femmes vont se rencontrer par le truchement, involontaire de Moro. Suite aux vicissitudes de son état d’esclave, Aminah est conduite dans un puits pour se laver et, sans aucun ménagement, nue, sur la place pour être vendue. Ces puits, il y en a cent, donnent le nom au livre. Retenue par un mystérieux homme qui n’est jamais venu chercher son bien, Wurche l’achète lorsqu’elle prend connaissance de son nom (Moro).

Les voici liées pour quelques temps ou un certain temps.

A travers cette histoire Harruna Attah m’a plongée dans l’histoire africaine, du Ghana avec les rois de petits royaumes, l’appétit des autres souverains et, depuis peu, celles des européens, anglais, allemands, français, la période précoloniale.

Les cent puits de Salaga, ce sont les trous d’eau où les vendeurs et autres cerbères plongeaient les esclaves pour les laver et les enduire de karité avant de les vendre.

Un roman qui ne se contente pas de narrer, mais qui m’a interpellée car ces pratiques esclavagistes sont de nouveau sur le devant de la scène. Pensons à tous ces hommes, femmes et enfants détenus et vendus en Libye. Une pratique que nous pensions heureusement disparue ressurgit. Et puis, tous ces jeux politiques d’alliances entre petits états et grandes puissances ou entre grands états pour une mainmise sur les richesses africaines, rien n’a changé. Wurche et Aminah veulent toutes les deux acquérir leur indépendance, un combat toujours d’actualité.

J’ai aimé ce livre pour ce qu’il m’apprend. Toutefois et je regrette un manque de tripes dans ce livre alors que la vie des deux personnages féminins le permettait, voire le demandait. Une lecture en demi-teinte.

 

 

 

 

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A
Une lecture qui me tentait. Merci pour ton avis.
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Z
Fais ton ton avis, je l'attends
A
Dommage pour la déception, le thème valait la peine ..
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Z
La lecture est tout de même agréable
M
Dommage que ta lecture soit en demi-teinte. Je le tenterai peut-être car j'aime bien de temps en temps découvrir des auteurs africains...
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Z
J'attends ton avis
M
L’homme est un loup pour l’homme. Il n’apprend rien sinon que le pouvoir est un dieu sacré ! Triste humanité qui ne fait que répéter ses crimes.
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Z
Malheureusement
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