Andreï Kourkov - Le pingouin
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4ème de couverture :
Pour tromper sa solitude, Victor Zolotarev a adopté un pingouin au zoo de Kiev en faillite. L’écrivain au chômage tente d’assurer leur subsistance tandis que le manchot déraciné traîne sa dépression entre la baignoire et le frigidaire vide. Alors, quand le rédacteur en chef d’un grand quotidien propose à Victor de travailler pour la rubrique nécrologie, il saute sur l’occasion. Un boulot tranquille et lucratif. Sauf qu’il s’agit de rédiger des notices sur des personnalités... encore en vie. Et qu’un beau jour, ces personnes se mettent à disparaître pour de bon.
Une plongée dans le monde impitoyable et absurde de l’ex-URSS. Un roman culte.
L’auteur :
Andreï Kourkov est né en Russie en 1961 et vit à Kiev depuis de très nombreuses années. Très doué pour les langues (il en parle couramment six), il débute sa carrière littéraire pendant son service militaire alors qu’il est gardien de prison à Odessa. Son premier roman, Le Pingouin, remporte un succès international. Son œuvre est aujourd’hui traduite en 36 langues.
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1995, en Ukraine, tout va mal. Le zoo est obligé de vendre ses animaux et Victor célibataire, seul, a opté pour un pingouin.
A l'automne dernier, le zoo a offert ses pensionnaires affamés à tous ceux qui voudraient les entretenir. Justement, Victor se sentait seul depuis que son amie l'avait quitté, une semaine auparavant. »
Ecrivain, journaliste en mal d’inspiration, Victor se retrouve avec un compagnon presque aussi dépressif que lui. Ils traînent leurs blues du réfrigérateur à la baignoire d’eau froide pour l’animal et du lit à la machine à écrire pour lui. Il envoie des nouvelles et, par un beau jour, un éditeur lui propose d’écrire des nécrologies sur des personnages importants encore vivants, pour, bien entendu, ne les publier qu’à leur mort. Un travail très bien payé en dollars, monnaie quasi officielle en Ukraine depuis la partition avec la Russie. Or, voici que ces personnage décèdent. Surtout, ne pas chercher à savoir, c’est pour lui la garantie d’une vie sauve.
Victor Zolotarev va connaître moult péripéties qu'il convient de ne pas dévoiler.
La vodka coule à flot, le poisson cru est omniprésent dans ce livre mordant, ironique, avec des situations bizarres, des intervenants opportunistes ou à l’opportunité bienveillante, ou pas, à l’égard de Victor.
L’auteur, à travers Victor et son pingouin, décrit l’Ukraine actuelle faite de débrouilles, trafics en tous genres, mafias, amitiés intéressées, la corruption, quasi généralisée, en Ukraine. Ce récit à la tristesse mordante peut sembler décousu, mais que nenni mes amis ! Ce petit thriller au vitriol est astucieusement mené et la fin…
Un bouquin comme je les aime avec l’ironie tristement gaie et absurde du désespoir, comme l’âme slave.