Metin Arditi - L'enfant qui mesurait le monde
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L’enfant qui mesurait le monde
4ème de couverture :
À Kalamaki, île grecque dévastée par la crise, trois personnages vivent l’un près de l’autre, chacun perdu au fond de sa solitude. Le petit Yannis, muré dans son silence, mesure mille choses, compare les chiffres à ceux de la veille et calcule l’ordre du monde. Maraki, sa mère, se lève aux aurores et gagne sa vie en pêchant à la palangre. Eliot, architecte retraité qui a perdu sa fille, poursuit l’étude qu’elle avait entreprise, parcourt la Grèce à la recherche du Nombre d’Or, raconte à Yannis les grands mythes de l’Antiquité, la vie des dieux, leurs passions et leurs forfaits... Un projet d’hôtel va mettre la population en émoi. Ne vaudrait-il pas mieux construire une école, sorte de phalanstère qui réunirait de brillants sujets et les préparerait à diriger le monde ?
Lequel des deux projets l’emportera ? Alors que l’île s’interroge sur le choix à faire, d’autres rapports se dessinent entre ces trois personnages, grâce à l’amitié bouleversante qui s’installe entre l’enfant autiste et l’homme vieillissant.
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Enfin, j’ai lu ce livre de Metin Arditi !
La Grèce est en faillite, les villages ne peuvent plus assumer les charges communales, les vautours en profitent. Ainsi, un promoteur immobilier se propose de construire, sur un endroit protégé et superbe, un complexe, resort comme ils disent, pour attirer de riches clients et plumer davantage les villageois avec un casino. Comme d’habitude, on fait miroiter les nombreux emplois, sous-payés bien sûr que cela offrirait aux iliens chômeurs et fauchés. Ce projet ne remporte pas l’adhésion de tous, mais que faire contre des promesses d’emplois.
Eliot Peters d’origine grecque né aux USA, architecte, a tout arrêté pour venir vivre sur l’île qui a vu mourir sa fille et se lie d’amitié avec Yannis qu’il va aider à sortir un peu de son autisme. Comme lui, il est féru de chiffre et, ensemble, poursuivent la quête de sa fille à la recherche du nombre d’or.
Eliot est très opposé au grand projet et propose plutôt un projet plus utopique d’école sorte de phalanstère qui attirerait les étudiants du monde entier.
Yannis calcule tout, le nombre de clients dans le café, de pas, les sorties des bateaux…fait des calculs savants sur les modifications du nombre de clients, de l’ordre de départ des bateaux, ce qu’il ne supporte pas du tout. Eliot a le pouvoir d’entrer sur le seuil de son monde et finit par lui faire comprendre que ce monde change, sans pour cela qu’il y ait danger pour Yannis.
J’ai apprécié ce voyage dans la Grèce actuelle et antique qu’Eliot fait découvrir à Yannis. J’ai aimé la lumière blanche, le soleil, l’intimité entre Eliot et Yannis. J’ai aimé cette mère courage qui élève seule son fils et se tue à la pêche ancestrale à la palangre la nuit. J’ai aimé la gentillesse des habitants de l’île à l’égard de Yannis.
Un livre court dont j’ai apprécié la lecture. Avec de cours chapitres, Metin Arditi m’a plongé dans la Grèce antique, la Grèce moderne grâce à une histoire très humaine, des personnages attachants. Un roman sensible, humain, avec une écriture lumineuse et poétique.