Christian Blanchard - La mer qui prend l'homme
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4ème de couverture :
Entre la guerre d'Afghanistan et l'atlantique nord, un page-turner qui vous plonge dans la tempête des âmes et une mer rouge sang.
Au large des côtes du Finistère, un chalutier à la dérive est localisé. Lors de l'opération de sauvetage, une femme est retrouvée dans une remise, prostrée, terrorisée et amnésique. Le reste de l'équipage a disparu. Parmi eux se trouvaient trois anciens militaires français. Xavier Kerlic, Franck Lecostumer et Paul Brive avaient embarqué sur le Doux Frimaire à Concarneau, encadrés par le lieutenant Emily Garcia, des services sociaux de la Défense. Celle-ci devait expérimenter avec eux une méthode de lutte contre le stress post-traumatique en les insérant dans un groupe d'hommes soudés par de rudes conditions de travail ? les marins du Doux Frimaire. " Je ne le sens pas, ce coup. Qu'est-ce qu'on vient faire dans cette galère ? " avait lancé Franck en montant à bord, avant que le chalutier ne lève l'ancre en direction de la mer d'Irlande et ne disparaisse des radars...
L’auteur (site de l’éditeur) :
Christian Blanchard vit en Bretagne. Il a travaillé durant vingt-cinq ans au sein d’une institution publique avant de se consacrer à l’écriture. Il est notamment l’auteur d’Iboga (Belfond 2018)
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Prologue du livre : Un bateau fantôme dérive au large des côtes du Finistère, aucun signe de vie, aucun signal de détresse. Les secours découvrent un bâtiment où tous les instruments de navigation sont saccagés ; du sang, beaucoup de sang et… plus de canot de sauvetage. Dans leur exploration, les sauveteurs découvrent une jeune femme recroquevillée au fond de la soute, vivante mais dans une panique totale.
Revenons au début de l’histoire.
Xavier Kerlic, ex-sergent eu génie, Paul Brive, aumônier des armées, Franck Lecostumer ex-tireur d’élite, tous les trois anciens d’Afghanistan, diagnostiqués SPT (stress post traumatique), œuvrant dans la même unité, se retrouvent sur un bateau de pêche, pour une cure post-traumatique initiée par Emily Garcia, lieutenant dans l’armée française « Quant au groupe dans lequel ils vont être insérés, il est constitué de gens travaillant ensemble depuis plusieurs années. Leurs conditions de travail sont particulièrement rudes. ». Les confronter à une autre peur que celles connues tel est le but, la mer d’Irlande n’est pas une sinécure et le choc pourrait les aider.
OK, sauf que les trois comparses se connaissent bien et se demandent le pourquoi de cette obligation de soin " Je ne le sens pas, ce coup. Qu'est-ce qu'on vient faire dans cette galère ? " avait lancé Franck en montant à bord, avant que le chalutier ne lève l'ancre en direction de la mer d'Irlande »
A cela s’ajoute Saadia Aleph, mandatée par la compagnie d’assurances, suite à la mort, dans l’incendie de sa maison sur l’île de Batz, de Walter Colley (qui aurait dû être avec les trois autres). Elle renifle quelque chose de pas clair du tout et pousse ses investigations le plus loin possible.
C’est parti pour une partie de pêche en mer du Nord, un huis clos avec houle, tempête, froid, humidité, violence larvée ou pas.
Christian Blanchard m’embarque au cœur du chalutier, dans la violence de la mer agitée, la violence latente de ce huis clos maritime. Les introspections des trois militaires m’a permis de découvrir les traumatismes de ces soldats d’élite. Ce sont des êtres plus que borderline. Les gestes quotidiens sont régis par les souvenirs, les flashs, la voix que Lecostumer entend et leur lourd passé commun.
Christian Blanchard, j’ai pris votre dédicace au pied de la lettre Bien au chaud dans mon lit, j’ai subi les assauts des vagues d’eau glacée. Bien que connaissant la fin décrite en prologue, je suis restée scotchée à mon oreiller et, bien sûr, je n’ai pu refermer le livre avant dénouement final. J’ai aimé le soin que vous avez pris à la description des traumatismes, la psychologie des personnages, la façon dont vous ajoutez, au détour d’une page quelques indices que je comprendrai plus tard (comme la bise d’Emily Garcia sur la joue du capitaine). Votre écriture nerveuse, imagée, enragée, efficace, glaçante (la mer du nord froide en cette saison n’est pas seule en cause). Vous avez su me ferrer et me tenir en haleine (fraîche). Bref, une histoire magistrale, une fin que je n’ai pas vu arriver et un coup de cœur
Un livre où la vengeance est un plat qui se mange froid, très froid, où la curiosité est un très vilain défaut, où la guerre est vraiment la pire des choses car ce sont les « fantassins » qui trinquent et non les décideurs.