Patrick S. Vast - Passé double
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Patrick S. Vast
Juin 2018
240 pages
ISBN : 9782956188315
4ème de couverture :
Cindy avait passé une mauvaise nuit. C'était aujourd'hui qu'elle devait commencer à jouer le rôle qu'on lui avait assigné, afin de gagner son départ pour l'Australie.
De bon matin, Rosemonde l'avait fait répéter. La jeune femme se regardait dans la glace de la salle de bains et eut un frisson quand elle réalisa qu'elle entrait vraiment dans la peau d'une autre. Elle se reconnaissait à peine avec sa coiffure blonde, ses yeux marron cernés d'eye-liner, sa bouche maquillée. Elle se trouvait vieillie, mais surtout dotée d'une nouvelle personnalité.
Cindy végète dans un squat et rêve de changer de vie. Travailler comme dame de compagnie chez Rosemonde Busine, pourrait lui permettre de réaliser ses projets. Seulement, l'intéressée la destine à un rôle particulier qui va tout remettre en question.
Un suspense psychologique, quand il s'avère dangereux de vouloir jouer avec le passé
L’auteur (site de l’éditeur) :
Patrick Samuel Vast est né à Berck-sur-Mer, une station balnéaire de la Côte d’Opale, et a vécu par la suite dans le Sud-Ouest, en Provence et en région parisienne.
Il a été très tôt attiré par la musique et l’écriture. Il s’est exprimé dans le rock, le blues et la country, et a publié des nouvelles et des romans où s’affirme son goût du thriller et du fantastique, avec en plus un certain penchant pour la SF.
Au cours de ses romans, il est notamment passé du polar d’atmosphère au polar historique, via le roman noir.
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L’Australie peut être un rêve dangereux.
Cindy zone dans un squat parisien « Elle avait faim, était en passe de cigarettes, et ne possédait pas la moindre envie de faire la manche ». Son rêve est de partir en Australie « J’ai toujours eu l’impression que j’y serais bien ». Pour le moment, elle ne peut que s’asseoir sur le banc d’un petit square et regarder la vieille dame nourrir les pigeons.
Or, par un beau jour, cette dame lui propose un travail de dame de compagnie à Berck-sur-Mer pour six mois.
Proposition incongrue au vu de la donzelle qui ne donne pas du tout dans la bourgeoise. Une bonne vendeuse, Marie puisque Cindy accepte cette offre hautement improbable.
Es voici donc sur la route de Berck à la rencontre du destin de Cindy. Rosemonde Busine les accueille à leur arrivée. « Rosemonde ne peut cacher sa surprise en découvrant Cindy qui descendait de la voiture »Le manoir est cossu, Rosemonde a déjà à son service un jardinier et une cuisinière peu causants.
Cindy, après un bon bain, trouve dans sa nouvelle chambre de quoi se vêtir, jusqu’aux sous-vêtements. S’insinue en elle l’impression que l’on veut lui faire prendre la place d’une autre.
Confirmation faite lors du dîner… « Il faut que vous deveniez Hélène ». Le lendemain, elle devient blonde avec une nouvelle coupe de cheveux et se trouve chaussée d’escarpins à talons hauts, elle qui ne portait que des rangers éculés.
Mais pourquoi, doit-elle devenir Hélène, la fille de Rosemonde ? Dans quel but avouable ou non avouable ?
Rosemonde tisse sa toile. Elle est l’araignée, la veuve noire et Cindy-Hélène l’appât. Débute une machination dont Gérard Alvès, devrait faire les frais.
Rosemonde, à chaque velléité de liberté de Cindy lui rappelle l’Australie, la possibilité d’un nouveau départ… Oui, elle tient ferme les rênes, personne ne moufte et Cindy joue son rôle à la perfection, quelques uns s’y trompent.
Au fil des pages, la tension monte. Dès le début, j’ai compris que Cindy, grâce à une ressemblance assez frappante avec Hélène la « remplace », je suis enthousiasmée par la tournure des évènements. L’écriture de Patrick S. Vast me met dans l’ambiance, joue de ses mots pour mieux me ferrer.
Oh, tout ne va pas comme sur des roulettes, ce serait trop simple. Le vent sur les plages sableuses de Berk vont envoyer quelques grains de sable et l’auteur construit son intrigue-Lego, brique par brique, imbriquant de façon naturelle les personnages jusqu’à la dernière page.
J’aime ce genre de polar où cela ne défouraille pas à chaque page, où les personnages sont complexes, bien charpentés, où l’écriture fluide, vive, rend la lecture agréable.
Bien sûr, une fois commencée ma lecture, je n’ai pas pu lâcher le livre avant la dernière page. Je pense que je retrouverai cet auteur pour de nouvelles aventures.
Le chat moiré, une nouvelle maison d’éditions découverte grâce à Yves. L’Oncle Paul, grand lecteur de polars,est même cité au début du livre !