Magda Szabo - La porte
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La porte
Magda Szabo
352 pages
Date de parution:
Février 2017
Editeur d'origine: Viviane Hamy
ISBN: 9782253070221
4ème de couveture :
C’est moi qui ai tué Emerence. Je voulais la sauver, non la détruire, mais cela n’y change rien. » La Porte est une confession. La narratrice y retrace sa relation avec Emerence Szeredás, qui fut sa domestique pendant vingt ans. Tous les oppose : l’une est jeune, l’autre âgée ; l’une sait à peine lire, l’autre ne vit que par les mots ; l’une est forte tête mais d’une humilité rare, l’autre a l’orgueil de l’intellectuelle. Emerence revendique farouchement sa liberté, ses silences, sa solitude, et refuse à quiconque l’accès à son domicile. Quels secrets se cachent derrière la porte ?
Chef-d’oeuvre de la littérature hongroise dont le succès fut mondial, prix Femina étranger en 2003, La Porte a été élu meilleur livre de l’année 2015
par le New York Times.
Une remarquable romancière. Le Monde des livres.
Un livre original, superbe, émouvant. Le Figaro.
Un roman et un auteur, mais aussi, ce qui est plus rare,
un personnage qu’on n’oubliera jamais. Libération.
L’auteure (site de l’éditeur) :
Magda Szabó est une une figure majeure des lettres hongroise, née à Debrecen le 5 octobre 1917 et morte à Kerepes le 19 novembre 2007.
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La narratrice, écrivaine, redevenue en odeur de sainteté auprès des media et des élites politiques, ne trouve plus le temps de s’occuper des tâches ménagères de son nouvel et plus grand appartement et cherche une personne pour ce faire. Elle rencontre, sur recommandation d’une amie, Emerence, un sacré phénomène ! « Je ne lave pas le linge sale de n’importe qui » ; Oui, c’est elle qui choisit si oui ou non elle travaillera pour eux. « Elle allait se renseigner sur nous… ensuite elle me ferait signe même en cas de réponse négative ».
C’est le résumé de leurs relations durant une vingtaine d’années. Emerence pilote, gouverne. Pour elle, un travailleur est celui qui travaille avec ses mains. Madame, elle, écrit des livres, en parle à la télévision… Ce n’est pas un vrai boulot.
Emerence ? Un oursin qui ne va pas à la messe, dans un pays très chrétien, mais qui pratique les paroles de l’église, aide ton prochain. Oui, elle aide sans pour cela en faire des montagnes, sans le dire. Personne n’entre chez Emerence. Elle reçoit dans un petit salon qu’elle a arrangé avant LA porte. Quels mystères a-t-elle à cacher ?
Leur histoire commune n’est faite que de disputes, de réconciliations, d’incompréhension et pourtant, si pleine d’un amour quasi filial. Un lien très singulier où la domestique prend le dessus sur sa patronne sans que cela nuise à son travail et à leurs relations. Drôles de relations où Magda se sent toujours prise en faute. Une relation ambivalente qui trouve sa raison dans le passé d’Emerence.
La porte, c’est également celle qu’elle met entre les autres et elle, entre sa vie actuelle et son passé. Personne ne sait. Emerence ne se livre que par petits bouts aux personnes qu’elles jugent digne de sa confiance ; la narratrice en fait partie. Sa vie n’est pas un long fleuve tranquille.
Beaucoup d’images dans ce livre et, la dernière, l’effritement des meubles représente, pour moi, le passé de la Hongrie que l’on cache et qui tombe en poussière de lui-même.
Une porte entrouverte sur la Hongrie.
Coup de coeur