Sonia Ristić - Des fleurs dans le vent

Des fleurs dans le vent

Sonia Ristić

Editions Intervalles

avril 2018

224 pages

N° ISBN : 9782369560623

 

 

4ème de couverture :

« Elle a vingt-quatre ans, une licence de lettres modernes avec laquelle elle peut au mieux espérer trouver un boulot de vendeuse au rayon librairie de la Fnac, toujours autant de comptes à régler avec papa, maman et docteur Freud, trois cents mots d’allemand et une centaine de thaï, deux histoires d’amour ratées et, à force de frimer en portant cinq assiettes à la fois, une tendinite chronique au poignet gauche.

 

Summer sent les larmes monter lorsque soudain, dans la foule, elle reconnaît les silhouettes de JC et Douma. Elle lâche son chariot et court vers eux. En un cillement, les deux années et demi, les routes, les villes, les questions existentielles, les tendinites s’envolent. Elle court se jeter dans les bras de Douma et JC, et elle pense que ce n’est pas grave, parce qu’elle finira bien par se trouver, parce qu’elle a aussi deux histoires d’amour réussies et parce qu’elle vient de rentrer à la maison. »

 

L’auteure (site de l’éditeur) :

Née en 1972 à Belgrade, Sonia Ristić a grandi entre l’ex-Yougoslavie et l’Afrique, et vit à Paris depuis 1991. Après des études de lettres et de théâtre, elle a travaillé comme comédienne, assistante à la mise en scène et avec plusieurs ONG. Dans les années 2000, elle a fait partie du collectif du Théâtre de Verre et a créé sa compagnie, Seulement pour les fous. Elle encadre régulièrement des ateliers d’écriture et de jeu en France et à l’étranger. Après La Belle Affaire paru en 2015, Des fleurs dans le vent est le deuxième roman de Sonia Ristić publié aux éditions Intervalles.

 

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Tonton vient d’être élu président de la République. Peut-être vous souvenez-vous de la téloche « Un visage qui commence à s’afficher, un crâne dégarni, un instant suspendu –auquel des deux candidats appartient ce crâne ? »

L’auteure décide de faire débuter leur histoire ce jour-là « Puisqu’il s’agit d’un roman, on dira que notre histoire commence avec cette image-là, la place de la Bastille, cet écran bleu blanc, rouge, ce 10 mai 1981 » et comme dans tout souvenir, il y a des odeurs de clope, de morue salée, de poulet yassa, de bœuf bourguignon, de chou aigre, d’effluves de pisse, de javel, d’épices à couscous. Bref, les odeurs des appartements d’un immeuble populaire à loyer abordable, vers Barbès où beaucoup de nations cohabitent joyeusement.

Ils sont trois inséparables. Les oiseaux du même nom vont par deux, mais eux, il s’agit d’une bête à trois têtes, six bras, six jambes et un certains nombre de dents. « Ces trois-là, dès ce premier souvenir commun, formaient déjà une drôle de créature à trois têtes, six bras et six jambes, mêlés emmêlés. »

Il serait peut-être temps de leur donner un prénom. Nous avons Summer, fille d’une hippie, Jean-Charles, dit JC dont les parents sont portugais et Alain-Amadou, dit Douma franco-congolais. Ils sont I N S E P A R A B L E S.

Douma sort de prison et les deux autres sont là à l’attendre « Summer glisse sa main dans la sienne, le bras de JC le frôle à chaque enjambée, ces deux-là le collent comme s’ils avaient pour mission de leur réapprendre à marcher ».

Roman de l’enfance, jusqu’au  passage à l’âge adulte avec beaucoup de désillusions, mais toujours l’envie de s’en sortir. Ces trois-là ont eu des destinées différentes, ce sont un peu éloignés physiquement, mais ils sont toujours présents et les retrouvailles les retrouvent mêlés, emmêlés.Ils sont également emmêlés avec l’histoire qui s’appelle tout simplement la vie.

Un immeuble où l’on aimerait habiter pour partager un peu de ce melting polt. ‘‘Ce soir-là on avait préparé du poulet yassa et où Véronique avait apporté son infect bœuf bourguignon sans bœuf, et où la mère Da Silva y est allée de sa morue »

Un roman, album photo sur ces trois familles, sur la société où le mélange est possible.

La vie n’est pas rose, n’est pas tendre. Beaucoup de rêves sont cassés par la machine, par la difficulté à vivre, à survivre. Un énième départ, une nouvelle page à écrire, oui, mais avec quelle encre ? La difficulté de la page blanche de la vie à écrire, ils connaissent, eux que l’on dit « génération sacrifiée ». Malgré ce qu’ils pensaient, devenus grands, ils ne sont toujours pas libres. « Nous avons compris trop tard que libres, nous ne le serions jamais autant que nous le fûmes dans le bruit et l’odeur de l’immeuble à l’angle de la rue Myrha et du boulevard Barbès, même en étant les trois plus petits dans cet univers grouillant de marmaille »

Trente ans de vie en deux cents pages, un défi très bien relevé par Sonia Ristić qui ne tombe jamais dans la sensiblerie tout en évoquant le sida, la prison, la difficulté de trouver sa place. Il y a toujours l’espoir de grimper, grâce à une Mademoiselle Morand, ou les deux autres qui servent de tuteur, de soutien quand il faut… et la boule tricéphale se reforme encore et toujours.

Un très bon livre des éditions Intervalles

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Y
Salut Zazy, j'ai beaucoup aimé et l'image de la bête à trois têtes m'est restée
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Z
Une pelote qui ne se déroulera jamais complètement
L
Encore un qui va faire augmenter ma PAL !
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Z
J'en suis totalement ravie !
J
Tu as écrit le billet après une anesthésie ? Chapeau, c'est un tour de force !
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Z
Je n'en suis pas certaine. C'est un beau et bon livre
A
Un sujet qui ne me tente pas, malgré tout le bien que tu as pensé de cette lecture.
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Z
J'en ai aimé les mots. Pourtant je me demande si j'en ai bien parlé... Juste après une anesthésie !
M
Un auteur que je découvre grâce à toi et qui va s'ajouter à ma longue liste en attente...qui ne se résorbera sûrement pas durant l'été !! Merci pour ce partage
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Z
Et oui, le douloureux problème de nos listes qui s'allongent...
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