Bérangère Cournut - Née contente à Oraibi

 

Née contente à Oraibi

Bérangère Cournut

Editions le Tripode

janvier 2017

304 pages

ISBN : 9782370551016

 

4ème de couverture :

Née contente à Oraibi conte le destin d’une jeune Amérindienne d’Arizona. Le peuple hopi vit depuis des siècles sur un plateau aride, dans des conditions de dénuement extrême. Soumis aux contraintes d’une région désertique, il a développé une cosmogonie extraordinaire et des croyances qui font communier la vie et la mort, la lumière et la nuit, les esprits, les animaux et les hommes. À travers la quête d’une jeune orpheline qui salue le Soleil  en riant, c’est la beauté de ce monde aux antipodes du nôtre qui se révèle, et demeure.

 

(...) Une bosse s’est formée sous sa couverture au niveau du ventre, puis ses mains noueuses se sont trouvées libérées. Elle les a placées le plus haut possible au-dessus de sa tête et est restée un long moment comme ça, les bras en l’air. Elle me regardait d’un air rieur : « Tu as vu comme mes ailes frémissent ? » Puis lentement, elle a replié les coudes et posé ses bras affaiblis le long de sa poitrine. Les mains à nouveau croisées sur le ventre, elle a fermé les yeux en disant : « Le papillon est fragile, il ne faut pas tenter de le retenir quand il a envie de s’envoler… »

 

L’auteure (site de l’éditeur) :

Dans ses précédents livres, Bérengère Cournut explorait surtout des territoires oniriques, où l’eau se mêle à la terre (L’Écorcobaliseur, Attila, 2008), où la plaine fabrique des otaries et des renards (Nanoushkaïa, L’Oie de Cravan, 2009), où la glace se pique à la chaleur du désert (Wendy Ratherfight, L’Oie de Cravan, 2013). Cette fois, elle se fond aux plateaux arides d’Arizona, où le vibrant peuple hopi lui souffle une histoire singulière.

 

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 « Avant de découvrir les terres et la culture hopi, j’écrivais en quatre couleurs. Le jour où j’ai plongé dans leur univers, j’en ai découvert quarante-huit supplémentaires. Beaucoup leur appartiennent, quelques-unes sont les miennes, que je ne connaissais pas ».

Bérangère Cournut a écrit ce mot en préface de son livre. Cela correspond à ce que j’ai ressenti en lisant les aventures de Tatatitaawa, « Celle-qui-salue-le-Soleil-en-riant ».

Pendant ma lecture, j’ai vécu dans son village hopi Oraibi, dans le clan des papillons, le clan maternel. Son père est issu du clan de l’Ours noir.

Tatatitaawa a un foutu caractère. Elle sait ce qu’elle veut, elle est intrépide, audacieuse, indépendante, curieuse. Elle est toujours avec son père, il la fascine et lui aime l’avoir près de  lui, lui montrer les herbes, l’aguerrir, l’éduquer.

« De temps à autre, la journée, il m’emmenait marcher avec lui. J’étais alors la plus heureuse du monde, car mon père savait tout et l’avoir pour moi seule était un privilège. Il m’apprenait à suivre la trace des animaux et, pour peu qu’il soit disposé à parler, me décrivait leurs habitudes aussi bien que s’il avait été l’un des leurs. Il m’enseignait à n’en craindre aucun et ne jamais rien faire qui puisse les déranger. »

Quand son père meurt alors qu’elle est encore jeunette, c’est le grand désespoir. Depuis, elle le porte en elle, dans son corps. Elle vie quotidiennement son absence. Il faudra qu’elle aille dans le « Quatrième monde » pour permettre à son père d’y refaire sa vie et à elle de vivre sans le poids de son père sur son âme.

Un jour, l’intrépide décide de suivre son frère aîné, Mankwasti, celui-qui-sait-s’y-prendre-avec-les-filles, toujours absent. Mankwasti devient, après un rite initiatique, Mahukisi et sera affilié au clan du Serpent.  Elle voit sa meilleure amie tomber amoureuse mais elle, ne veut pas se marier. Elle veut connaître le monde que son père a connu. Il est allé à l’étranger, c’est-à-dire, plus loin derrière les montagnes, se cogner à une autre civilisation,  elle a cette curiosité.

Elle porte en elle un besoin, un respect des rites et une envie de modernité, de liberté. La suivre dans ses pérégrinations diurnes et nocturnes fut un grand plaisir.

Dans ce livre, Bérangère Cournut est à la fois ethnologue, poétesse, romantique, raconteuse d’histoires. Avec des mots simples, limpides, elle montre le chamanisme, la transe, celle de Tataitawa lorsqu’elle va chez l’homme du clan de l’ours noir qui va l’aider à trouver l’équilibre, laisser partir son père mort vers sa nouvelle vie., accepter l’absence.

Quelles belles descriptions d’un monde réel et onirique, intérieur et extérieur. Moi, lectrice, je voyage sur la crête qui sépare ces deux mondes, un voyage qui m’apaise.

Une lecture bénie des dieux hopis, un moment de grâce, d’immense plaisir. Et toujours la qualité des publications des éditions du Tripode. Ce livre est augmenté d’un cahier de photographies datant de 1900 qui montrent de superbes jeunes femmes.

Un coup de cœur. Un seul regret de taille : il faut que je rende le livre à la bibliothèque !

J'avais fait connaissance avec l'univers de Bérangère Cournut  en lisant Schasslamitt

 

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Y
je vais me pencher dessus, j'avais beaucoup aimé moi aussi Schasslamitt
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Z
Ce livre est un oasis
B
C'est toujours difficile de rendre un livre qu'on a adoré
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Z
Oui, juste le trouver en occas maintenant
L
Je vais voir si je le trouve.
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Z
Je pense que tu devrais aimer
U
Merci pour cette belle découverte et chapeau pour cette couverture que je trouve très jolie.
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Z
Le Tripode propose des livres de qualité avec de très belles couvertures
A
Tout ce qui concerne les Hopis m'intéresse ; je vais voir si ma bibliothèque est aussi riche que la tienne !
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Z
Je ne pensais pas l'y trouver et me préparais à l'acheter. Peut-être aurais-je dû le faire car j'aurais aimé le garder
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