Vladimir Hernandez - Indomptable
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Vladimir Hernandez
Editions Asphalte
Traduction : Olivier Hamilton
Octobre 2017
256 pages
ISBN : 9782918767749
4ème de couverture :
La Havane, de nos jours. Un jeune ingénieur en électronique, Mario Durán, se retrouve en prison après avoir trafiqué des accès Internet avec son meilleur ami et complice de toujours, Rubén. À leur grande surprise, il est libéré prématurément, à condition de prêter main forte au vol d’un coffre-fort, pour lequel ses compétences techniques et celles de Rubén sont indispensables. Un boulot apparemment facile… ce qui éveille la méfiance de Durán.
À raison. Quelques heures après le casse, il se retrouve enterré vivant dans un parc de La Havane, le cadavre de Rubén à ses côtés. Il n’aura dès lors plus qu’une seule idée : se venger de « l’Homme invisible », leur commanditaire… Encore faut-il savoir de qui il s’agit réellement.
Polar mené à un train d’enfer, Indomptable nous transporte dans les rues de La Havane pour nous montrer le Cuba d’aujourd’hui, et sa jeunesse désillusionnée qui rêve d’ailleurs.
L’auteur (site de l’éditeur) :
Vladimir Hernández est né à La Havane en 1966. Après des études en ingénierie et en physique, il entame sa carrière d’écrivain dans les années 1980 par des récits de science-fiction. Invité en Espagne en 2000 pour recevoir un prix littéraire, il décide de rester à Barcelone, où il vit toujours. Indomptable est sa première incursion dans le polar.
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« Il était sous terre. On l’avait enterré vivant ». Un prologue qui me met de suite dans le bain, je devrais plutôt dire, six pieds sous terre. OK, le narrateur Duran s’exprime, c’est donc qu’il s’en sort.
Retour en arrière. Duran et son ami Ruben, ingénieur tous les deux, mal payés, montent un trafic d’installations informatiques clandestines… Jusqu’au jour où « cela leur pète au visage ». Nos deux amis sont incarcérés dans des prisons différentes ; Duran au Combinado del Este de Cuba où un prisonnier, à son arrivée, lui fait une recommandation qu’il suivra « N’accepte rien de personne. Ni sucre, ni eau, ni vêtement, ni clope, ni came. Rien. Si tu acceptes une fois, ils finiront par te demander un truc en échange, et en général ce sera ton cul, tu piges ? ». Sa vie est en suspend car le caïd du bloc qu’il a malmené, le mot est faible, va sortir de l’hosto et lui faire la peau… Foi de caïd
Sorti de prison par la grâce d’un heureux hasard mais il y a-t-il vraiment de heureux hasard ? Duran retrouve son vieil ami Ruben qui, lui aussi devrait être sous les verrous… le revers de le médaille arrive vite. Ils ont été recrutés pour s’occuper de la partie électronique et sécurité d’un casse.
Le contrat rempli, rien ne se passe « normalement » et c’est ainsi qu’il se retrouve dans une tombe, plombé, protégé par le cadavre de son ami Ruben.
Une fois sorti du trou, vous pensez bien que Duran ne va pas rester les bras croisés et, c’est ainsi que commence une chasse aux responsables, aux f… de p… qui se sont joués d’eux. S’engage une chasse à l’homme furieuse haletante et pétaradante, jusque dans un bidonville détruit par les forces de police.
Ce polar met l’accent sur le système carcéral, policier, étatique gangréné, gagné par la corruption…. Vu leurs salaires, ils se font des petits à-côtés très rémunérateur bien que potentiellement dangereux.
Vladimir Hernandez décrit une île qui n’a rien de paradisiaque où les cubains vivotent, survivent et où les gros s’empiffrent et s’en mettent plein les poches. Je me pose une question à ce sujet, le livre est-il autorisé à la lecture sur l’île cubaine ? Permettez-moi d’en douter.
Je n’ai pas pu lâcher ce livre une fois la première page tournée. Je n’ai jamais eu le temps de souffler et la violence n’est pas suggérée, loin de là, c’est du concret, du réel, de la vengeance qui, ici, n’est pas un plat qui se mange froid malgré les buffets froids qui jalonnent la route de Mario Duran.
En toile de fond, la vie quotidienne, économique, historique cubaine déjà rencontrée dans le livre de Guiomar de Grammont « Les ombres de l’Araguaia ».
Un polar aussi tonitruant que la Harley Davidson de Ruben, rude comme le rhum cubain, roulé comme un cigare. Un polar bien écrit, original, vif et brûlant.
Livre lu dans le cadre de Masse Critique organisée par Babelio.