Jean-Baptiste Andrea - Ma reine

Ma reine

Jean-Baptiste Andrea

Editions l’Iconoclaste

Août 2017 

240 pages

ISBN : 9791095438403

 

4ème de couverture :

Un conte initiatique où tout est vrai, tout est rêve, tout est roman.

Shell n’est pas un enfant comme les autres. Il vit seul avec ses parents dans une station-service. Après avoir manqué mettre le feu à la garrigue, ses parents décident de le placer dans un institut. Mais Shell préfère partir faire la guerre, pour leur prouver qu’il n’est plus un enfant. Il monte le chemin en Z derrière la station. Arrivé sur le plateau derrière chez lui, la guerre n’est pas là. Seuls se déploient le silence et les odeurs de maquis. Et une fille, comme un souffle, qui apparaît devant lui. Avec elle, tout s’invente et l’impossible devient vrai.

Jean-Baptiste Andrea livre ici son premier roman. Ode à la liberté, à l’imaginaire, et à la différence, Ma reine est un texte à hauteur d’enfants. L’auteur y campe des personnages cabossés, ou plutôt des êtres en parfaite harmonie avec un monde où les valeurs sont inversées et signe récit pictural aux images justes et fulgurantes qui nous immerge en Provence, un été 1965.

« J’ai voulu la pluie. Je l’ai tant voulue que quand elle est venue, je ne savais plus comment l’arrêter. C’était une grosse pluie rose, vert, bleu, elle prenait la couleur d’un rien. Elle assommait les oiseaux. Il a plu comme ça pendant je ne sais pas combien de temps. Les vieux disaient qu’ils n’avaient jamais vu ça. Ils parlaient de leurs ancêtres et de Dieu
 et du ciel et de tout sauf de la raison de la pluie : moi.

 

L’auteur (site de l’éditeur) :

Jean-Baptiste Andrea est né en 1971. Il est réalisateur et scénariste. Ma reine est son premier roman.

===================================

« A force de m’entendre répéter que je n’étais qu’un enfant, et que c’était très bien comme ça, l’inévitable est arrivé. J’ai voulu leur prouver que j’tais un homme. Et les hommes ça fait la guerre, je le voyais tous le temps à la télé, un vieil appareil bombé devant lequel mes parents mangeaient quand la station était fermée. »

Nous sommes en 1965. Celui qui parle, c’est Shell, 12 ans, ainsi surnommé à l’école parce que ses parents tiennent une station-service peu fréquentée. L’école, d’ailleurs, il n’y va plus car il n’est pas tout-à-fait comme les autres. C’est le toubib qui l’a dit à ses parents, sa tête ne grandira plus.

Il surprend  une conversation au téléphone entre sa mère et sa grande sœur et comprend qu’il va être placé dans un centre pour des enfants comme lui. Il décide de partir à la guerre, lui qui n’est jamais sorti de sa station. Alors, il grimpe jusqu’au plateau en pleine nuit et s’y endort. A son réveil, une belle apparition le regarde. Elle s’appelle Viviane, c’est elle qui l’a dit, comme la fée. Commence un jeu à l’instigation de Viviane. Il devra la servir, lui obéir et l’appeler Ma Reine. Son royaume ? Le haut plateau et la cabane effondrée où s’est réfugié le gamin.

Shell, pas contrariant, accepte le jeu et débute ainsi une amitié un peu spéciale fondée sur le pouvoir de Viviane sur le gamin et cela ira loin. Un beau jour,  elle disparait après pris soin de lui laisser un sac à dos bourré de nourriture et une lettre. Le hic, c’est que Shell ne sait pas lire. Il se sent vraiment abandonné, tombe malade et, un jour, se réveille dans un lit inconnu. Non, il n’est pas à l’hôpital mais chez Matti, vieil homme solitaire, gardien de troupeau Il  apprendra le métier de berger. Pour une fois on lui fait confiance, on ne le considère pas comme l’idiot du village, mais comme un humain. J’ai aimé ce passage où le vieux berger transmet quelque chose au gamin

N’allez pas croire que Shell est un gamin malheureux, non. Ses parents l’aiment, il est heureux de faire quelques bricoles, est heureux de l’air du temps. Pourquoi est-ce que tout devrait changer ?  Dans sa petite tête, il veut leur montrer qu’il peut être comme les autres et quelque part, il se le prouve à lui-même.

Ce livre est une ode à la nature, aux paysages de la Haute-Provence qui baignent et entourent Shell. Les descriptions et les sensations qu’ils s’en dégagent font que je m’y suis sentie bien.

Un roman lu d’une seule traite, une charmante parenthèse que j’ai pris plaisir à lire. Pourtant il m’a manqué un petit quelque chose, peut-être plus de coffre.

Lu dans le cadre des 68 premières fois

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
M
Un enfant pas comme les autres ? Mais qui détient vraiment le secret ? Une lecture pleine de tendresse et d'espoir, il me semble...
Répondre
Z
Une lecture très tendre
L
Je retente un commentaire, j'ai l'impression que ça ne fonctionne pas bien aujourd'hui. Je disais donc que tu étais dans les contes philosophiques en ce moment (où c'est moi qui en voit passer pas mal sur la blogosphère)...
Répondre
Z
Je prends à la suite sur ma pile. J'ai toutefois remarqué que les livres qui se suivaient avaient souvent un point communb
A
Une lecture qu'il me tarde de faire.
Répondre
Z
J'attends ton avis
G
je ne suis pas sure que mes comm passent Zazy (2ème essai)
Répondre
Z
Si c'est passé, mais un second mot de toi n'est pas pour me déplaire !
G
Je suis toujours très touchée par les histoires "d'idiots du village", par les enfants différents et tout ce que cela implique de rejet et d'incompréhension, c'est dommage ton bémol final, car tout ce que tu en dis est séduisant, mais c'est clair que ce genre d'histoire s'il n'y a pas le socle solide, il manque quelque chose.
Répondre
Z
Présenter comme un conte philosophique, la texture du texte est peut-être normale, mais j'aurais préféré plus de corps. Certains ont adoré ou beaucoup aimé
Personnaly © 2014 -  Hébergé par Overblog