Hannelore Cayre - La Daronne

La daronne

Hannelore Cayre

Editions Métailié

Mars 2017

176 pages

ISBN : 9791022606073

 

 

4ème de couverture :

« On était donc fin juillet, le soleil incendiait le ciel ; les Parisiens migraient vers les plages, et alors que j’entamais ma nouvelle carrière, Philippe, mon fiancé flic, prenait son poste comme commandant aux stups de la 2e dpj.

 

– Comme ça on se verra plus souvent, m’a-t-il dit, réjoui, en m’annonçant la nouvelle deux mois auparavant, le jour de sa nomination.

 

J’étais vraiment contente pour lui, mais à cette époque je n’étais qu’une simple traductrice-interprète judiciaire et je n’avais pas encore une tonne deux de shit dans ma cave. »

 

Comment, lorsqu’on est une femme seule, travailleuse avec une vision morale de l’existence… qu’on a trimé toute sa vie pour garder la tête hors de l’eau tout en élevant ses enfants… qu’on a servi la justice sans faillir, traduisant des milliers d’heures d’écoutes téléphoniques avec un statut de travailleur au noir… on en arrive à franchir la ligne jaune ?

 

Rien de plus simple, on détourne une montagne de cannabis d’un Go Fast et on le fait l’âme légère, en ne ressentant ni culpabilité ni effroi, mais plutôt… disons… un détachement joyeux.

 

Et on devient la Daronne

 

L’auteur (site de l’éditeur)

Hannelore Cayre est avocate pénaliste, elle est née en 1963 et vit à Paris. Elle est l’auteur, entre autres, de Commis d’office, Toiles de maître et Comme au cinéma. Elle a réalisé plusieurs courts métrages, et l’adaptation de Commis d’office est son premier long métrage.

 

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Recette pour être La Daronne

1 -  Avoir des parents pas trop regardants sur l’honnêteté, aimant le businesse international

« Mes fraudeurs de parents  aimaient viscéralement l'argent. » « Il (son père) avait fait fortune en envoyant ses camions vers les pays dits de merde dont le nom se termine par -an comme le Pakistan, l'Ouzbékistan, l'Azerbaïdjan, l'Iran, etc.". Pour postuler à la Mondiale, il fallait sortir de prison. »

2 – Se retrouver veuve avec deux jeunes enfants à nourrir

« Ah, oui, le travail… Personnellement, j’ignorais de quoi il s’agissait avant d’avoir été boutée hors du générique d’Amicalement vôtre par quelque entité malfaisante…

3 – Parler l’arabe

Et puisque je n’avais rien d’autre à offrir au monde qu’une expertise en fraude de tout genre et un doctorat en langue arabe, je suis devenue traductrice-interprète judiciaire. ».

4 –Devenir traductrice interprète judiciaire d'écoutes téléphoniques en arabe, Prêter serment d’apporter son concours à la justice, Bien faire son travail d’interprète et… Interpréter les paroles mais dans le sens des prévenus ou des victimes, selon que vous trouvez le type touchant ou pas

« Quand je trouvais mon type touchant, il m’arrivait dans le flot de paroles d’un juge de lui dire des choses en arabe comme : Dis à ces connards ce qu’ils ont envie d’entendre et qu’on en finisse : que t’as volé pour pouvoir prendre ton billet de retour tellement t’as hâte de partir. »

5 – Erre payée au noir par le ministère de la justice

6 – Se spécialiser dans les écoutes téléphoniques chez soi (très important)

Elle écoute et indique aux flics les prochaines livraisons, les paiements…Ils n’ont plus qu’à !

7 -  Tenter sa chance sur un coup imparable

8 – Ecouler cinq cents kilos de marchandise, mais, attention, pas d’ostentation ! Se déguiser, prendre l’accent ad hoc, partir avec ses sacs Tati, ne pas avoir peur et revendre « les petits poissons », surtout, ne pas ergoter devant les dealers, petits mecs qui parce que vous êtes une gonzesse, une femme auraient envie de vous rabattre votre caquet.

« Les trois me regardaient hallucinés, s’attendant à tout sauf à faire du deal avec leur mère. »

 

La Daronne, c’est Constance Portefeux, une intelligence à toute épreuve. Elle a découvert son surnom lors d’une écoute

« Vas-y, moi je bosse toute l’année avec la daronne chelou, là. Je réfléchis même pas si c’est une keuf ou quoi. Elle est tellement patate que je vais te la faire à 8. »

La Daronne est traductrice et, ici, elle traduit au pied de la lettre le besoin des dealers en les fournissant.

Maître  Cayre, l’auteure, est avocate dans le civil, mais pas dans la finance, non  avocate pénaliste, les doigts dans le cambouis, les pieds dans la fange de la société… Bref, de quoi perdre ses illusions.

Un polar politiquement incorrect, plein d’humour grinçant, d’ironie cinglante, une écriture jubilatoire, vivante, quelque peu provocante. Je pense que Hannelore Cayre a pris grand plaisir à l’écriture de ce livre, allant jusqu’à figurer, déguisée en Daronne, sur la couverture.

J’avais une grande envie de savoir ce que cette Daronne avait dans le ventre… Je ne suis pas déçue, le résultat dépasse mes espérances.

Je comprends pourquoi ce livre a obtenu le prix Le point du polar européen.

J’attends avec impatience le prochain car, Madame Cayre, pardon Maître Cayre, vous n’allez certainement pas vous arrêtez en si bon chemin. Vous avez sous les yeux matière à nous étonner encore.

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Y
J'en ai lu un de l'auteure que j'avais bien aimé, pas encore celui-ci.
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Z
Il est génial, enfin je trouve !
G
Tous les billets sont unanimes, je craignais trop de violence en fait, une fin un peu trash pleine de sang et de torture, j'ai besoin d'être rassurée avant de me jeter dessus: la chochotte que je suis va-t-elle supporter certains passages?
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Z
Sans problème ma Chochotte adorée
D
Bonjour Zazy, que ce roman est bien et j'ai beaucoup aimé l'écriture d'Hannelore Cayre. C'est souvent très drôle. Une intrigue bien menée. Bonne après-midi.
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Z
Tu as entièrement raison, j'ai adoré
A
Ses précédents romans sont tous aussi bien.
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Z
Il me reste qu'à les découvrir
J
C'est LE polar qui me fait le plus envie en ce moment !
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Z
Superbe lecture
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