Claire Gondor - Le coeur à l'aiguille

Le cœur à l’aiguille

Claire Gondor

Editions Buchet-Chastel

Collection Qui Vive

Mai 2017

ISBN 978228030547

 

4ème de couverture :

 

« Alors elle l’a préparée, jour et nuit, sa robe de mariage, avec ses mots à lui, et si elle le pouvait, elle les coudrait à même sa peau, elle se les tatouerait à l’aiguille et au fil, sur les seins et sur les hanches, pour en sentir la morsure, pour ne jamais être distraite de lui. »

 

 Banlieue parisienne, années 2000. Soir après soir, Leïla se penche sur son chef-d’œuvre d’encre et de papier : une robe constituée des cinquante-six lettres que lui a adressées Dan, son promis parti au loin. 

 

 Au fil des chapitres se dessine la trame de leur histoire commune : leurs rencontres, leur complicité, leur quotidien, les petits riens qui donnent à tout amour son relief si particulier. Chaque missive fait ressurgir un souvenir, un paysage, une sensation, qui éclairent peu à peu la géographie de leur intimité passée.

 

Un premier roman délicat où l’on suit l’aiguille qui raccommodera le cœur meurtri d’une jeune fiancée.

 

L’auteur (site de l’éditeur) :

 

Claire Gondor est née à Amiens et a grandi à côté de Dijon. Elle est aujourd’hui directrice de médiathèques à Langres. Elle a fondé en 2014 une compagnie de création d’événements littéraires, L’Autre Moitié du Ciel. Elle est par ailleurs engagée dans de multiples associations, à titre personnel ou professionnel : ainsi a-t-elle fait partie de la Commission Communication de l’Association des Bibliothécaires Français, et elle est toujours au bureau de l’ABF Bourgogne.

 

Le Cœur à l’aiguille est son premier roman

 

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Le livre de Claire Gondor fait écho à celui de Pierre Cendors « Minuit en mon silence » et la longue lettre du lieutenant allemand ferait un beau voile à la robe que coud Leïla.

Leïla, jeune afghane et Stan, jeune homme au regard vert ont eu le coup de foudre l’un pour l’autre. L’une enthousiaste et l’autre taiseux se complètent et s’aiment.  Je comprends que Stan est militaire, parti pour une guerre dont il ne reviendra pas. Leïla, sa jeune fiancée a décidé de coudre, sur sa robe de mariée, ils devaient s’unir pendant une permission, les courtes missives qui lui envoyaient son amoureux.

« Cinquante-six bouts de papier ; cinquante-six fragments blancs, sept mois de vie à distance, de serments de miel échangés, entre Khartoum et Paris. »

Pour ce faire, il faut qu’elle soit seule. Personne ne doit voir, personne ne doit savoir, personne n’a le pouvoir de l’aider. Seule sa tante saura trouver les mots et le livre de poèmes.

« Quels mots pour parler de l’absence, de cet espace inhabité où elle se tenait à présent ? Et ce projet fou, sa tentative à elle pour combler le vide, pouvait-il être compris ? C’était rigoureusement impossible. Leïla tissait son cocon à l’abri des regards. Toute intrusion menaçait son équilibre »

Leila coud

« fil noir au chat de l’aiguille dans la main tatouée de Leïla… Les mêmes gestes tous les soirs, les mêmes mains et leurs aiguilles, et cette robe qui s’évase sur le mannequin du salon, et cette boîte qui se vide, soir après soir, dans le silence.

A l’inverse de Pénélope, elle sait que son amour ne reviendra jamais de là-bas, de la guerre.

C’est sa façon de s’unir à Stan, sa façon d’accepter l’inéluctable, sa période de deuil à elle, toute seule dans son appartement, sa façon de faire face

« La vie n’attendait pas que Leïla se relève. Il fallait construire à présent, et rassembler les morceaux de son existence en miettes. Les reprendre à l’aiguille, les ramasser au fil, en suivant les courbes d’un patron de robe. Suturer la douleur pour la faire taire enfin. »

Claire Gondor a bâti, avec ses mots, une robe d’amour, un livre sur le deuil très beau, bouleversant, fragile comme les lettres cousues par les mains de Leïla.

Je termine ma première saison 68 premières fois sur un superbe roman.

 

 

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A
Même réflexion que Lydia B. ! mais je pense que le style et l'histoire ne sont absolument pas comparables.
Répondre
Z
Le titre est cousin, mais pour le reste, je ne sais pas
L
L'histoire de la couture me fait penser au livre de Carole Martinez, "Le Cœur cousu", même si là, c'est bien différent.
Répondre
Z
Je ne l'ai pas encore lu, mais ça viendra !
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