François Szabowski - L'amour est une maladie ordinaire

L’amour est une maladie ordinaire

François Szabowski

Editions le Tripode

août 2017

280 pages

ISBN : 9782370551238

 

4ème de couverture :

Qui, dans sa vie, n’a pas rêvé de disparaître subitement pour laisser un souvenir impérissable ? Dans L’Amour est une maladie ordinaire, un homme succombe à ce dangereux fantasme. Parce qu’il refuse que l’amour ne soit pas éternel, parce qu’il ne supporte plus les ruptures et les histoires qui partent en déroute, il se voit régulièrement obligé, la mort dans l’âme, d’organiser son décès auprès des femmes qu’il aime. Pour le meilleur et pour le pire…

 

 

Les Editions du Tripode me permettent de faire un nouvel essai avec François Szabowski. Je n’avais jamais pu entrer dans Il n’y a pas de sparadraps pour les blessures du cœur.

Ici, également, un mec trentenaire ( ?) se regarde le nombril et ne veut pas affronter la vie et surtout, l’amour.

François et marie forment un couple heureux et amoureux.

« Nous étions l’un des couples le plus extraordinaires du monde. Notre entente était parfaite. »

Pour ne pas que ce bonheur partagé, sans tâche, sans faille ne flétrisse et reste à son acmé, il voudrait disparaître, mourir.

Ce con va mettre son plan à exécution. Oui, mais voilà, la mort n’a pas voulu de lui et il se retrouve à l’hôpital où son « demi-frère » (lisez et vous saurez le pourquoi des guillemets, c’est croquignolet), Didier, veille sur lui. Explications, délires, catastrophes

« Si je mourrais maintenant, au plus fort de notre relation, notre amour avec Marie n’aurait pas à subir les épreuves du couple, et ne pourrait donc pas décroître. Qu’elle m’aimerait à jamais. Et que c’est pour ça que j’avais préféré mourir plutôt que de prendre le risque de perdre son amour. »

C’est vraiment un raisonnement vaseux de mec qui ne s’assume pas, qui n’assume pas son, leur, avenir. Peur de perdre, de ne pas être le plus beau, le plus fort, le plus aimant, le plus aimé….

Il monte un plan abracadabrantesque au lieu de disparaître tout bonnement. Il demande à Didier d’annoncer la triste nouvelle à Marie qui, bien sûr, ne verra jamais le corps, ni n’assistera à l’enterrement. Et oui, en plus, cet homme est lâche.

« Comment j’avais dérapé sur une flaque de vomi au bord du quai de la station Place des fêtes, et comment j’étais tombé sur les voies au moment du passage de la rame. Celle-ci m’avait totalement broyé. Mon corps était en morceaux. Il manquait même des bouts. Seule la tête, miraculeusement, avait été épargnée, et j’avais pu être identifié grâce à une ordonnance pour des anxiolytiques qu’on avait retrouvée au milieu de mes viscères, imbibe de bile. ».

pour des anxiolytiques qu’on avait retrouvée au milieu de mes viscères, imbibe de bile. ».

On dirait un miracle ! Saint François du Métro himself ! Bien sûr, Marie recevra l’urne funéraire, faut pas déconner, être crédible !!

Quant à François, il s’en va avec une nouvelle identité, un nouveau logement, une nouvelle vie… pleine d’espoir.

Bien sûr, ce qui devait arriver, arriva, il retombe amoureux et….Oui, vous avez compris, il recommence. Didier est encore chargé de la délicate mission, cette fois, elle s’appelle Roxane, puis ce fut le tour d’Anna. Tranquillisez-vous, les scénarios catastrophes de la mort de François n’étaient jamais les mêmes… Il a de la ressource et de l’imagination, le bougre.

Didier, le pauvre se fait avoir, pourtant il le sait

« Il n’y a rien de plus lâche, de plus misérable, de plus bas que de disparaître comme ça, du jour au lendemain. Que de faire sentir à l’autre qu’on n’existe plus. »

Il arrive que le serpent se morde la queue, que les montagnes se rencontrent, que tel est pris qui croyait prendre…

La suite, la chute ? A vous de les découvrir.

 

Au début du livre, je me suis dit, mince, encore un nombriliste… Y en a marre et puis, cette fois, la magie a opéré. Je me suis laissé prendre au jeu de l’écriture de François Szabowski, son humour grinçant, son ironie, sa tendresse pour son homonyme. J’ai beaucoup aimé la parabole de l’invisibilité. A tout refuser, on devient transparent. La scène du café, chapitre 13 est fort drôle.

Dans ce livre l’auteur a mis en scène le désir, le rêve, le fantasme de certains. Oui, dans un amour naissant il y a toujours la peur du désamour. Pourtant, il y a beaucoup de bonheur, de joie, à faire vivre une union. La folie du début disparait, mais il faut  avoir le courage de construire le nid, savoir accepter que l’autre n’est pas l’Icône que l’on voyait au début, accepter de se monter bêtement humain.

« On ne choisit pas de qui on tombe amoureux. Aussi horrible et toxique que puisse être l a personne, il y a au fond de nous ce cancer qui nous fait penser qu’on peut la changer. Qui nous donne envie de la soigner, d’essayer de la rendre heureuse. Même si on sait qu’elle pourra nous faire souffrir à tout moment. Parce qu’au fond, l’amour, c’est ça, malheureusement… »

Oh, François, as-tu compris la leçon ? Pas certaine… « Fuir le bonheur avant qu’il ne se sauve » telle pourrait être ta devise. Il faudrait comprendre que personne n’est parfait, une certaine comtesse ou duchesse l’a écrit avant moi, et, surtout prendre confiance en toi, t’accepter et ne pas fuir.

 

Ce titre du Grand trip fut un beau voyage en Absurdie et vous savez que j’adore.

 

 

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J
J'aurais du mal à supporter ce François je crois !
Répondre
Z
Je le pensais également car je n'avais pas aimé un précédent livre de cet auteur. Pourtant,c ette fois, l'écriture, le traitement sont aboutis
M
Je tenterai une lecture de cet auteur mais je reste mitigée pour l'instant, même si je suis assez attirée par l'absurde.
Répondre
Z
Celui-ci est à essayer
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