Cécile Balavoine - Maestro
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Maestro
Cécile Balavoine
Avril 2017
224 pages
ISBN : 9782715245440
4ème de couverture :
C'est tant de joie, ces trois premiers accords qui font résonner toute ma chambre, les phrasés qui s'envolent, les triolets qui glissent et qui m'emportent avec eux au-delà du jardin, la partition bordée d'un liseré vert, baroque. Dessus, on lit le nom de Wolfgang Amadeus Mozart. Wolfgang Amadeus Mozart. Ce nom-là, je le répète dans ma tête, ça ne fait plus qu'un seul et très long mot, dur à dire, pareil qu'Azay-le-Rideau. Volfgangamadéoussemozare, Volfgangamadéoussemozare.
À neuf ans, Cécile découvre la musique de Mozart, et c’est une révélation. Certains enfants s’inventent des amis imaginaires, d’autres vouent un culte à des personnages de fiction. Pour la petite Cécile, le plus grand des héros s’appelle Mozart ! Elle l’aime sans partage et comme un dieu.
Devenue journaliste, la passion de Cécile demeure intacte. Elle a désormais une connaissance intime de l’œuvre de Mozart. Le jour où elle doit interviewer un chef d’orchestre de renom, elle ne sait pas que sa vie va basculer. Au bout du fil, la voix du maestro la trouble comme l’avait troublée et envoûtée la musique de Mozart des années auparavant… Mais tombe-t-on amoureuse d’une voix, fût-elle celle d’un grand maestro ?
Maestro est le premier roman de Cécile Balavoine.
Cécile,
Dès les premiers mots, dès l’introitus, je suis happée, conquise. Vous débutez par votre entretien téléphonique avec le Maestro
« Dans votre voix j’ai huit ans, Maestro…. Et je ne sais pas pourquoi. »
Aussitôt les souvenirs arrivent.
A neuf ans, sur le piano, que vos parents ont acheté pour combler le vide et votre ennui, vous « balbutiez une sonatine » et vous découvrez la joie, vous découvrez Volgangamadéoussemozare, vous entrez en Mozartie, novice en cet ordre musical.
Si jeune et déjà emplie de LUI, même pas peur du Requiem,
« Le calme déchirant des toutes premières mesures ne m’effraie pas. Ni les cordes et les cors en longues plaintes traversées soudainement par la violence des trombones. Je n’ai pas peur en écoutant la fugue sévère du Kyrie eleison ou bien les voix implorantes, donnne-leur, donne-leur le repos éternel. Sans doute parce que, comme tout enfant, sortant à peine de ce néant qui s’éloigne en se rapprochant toujours plus, je sais d’instinct que c’est de là que nous venons. Que c’est vers là que nous tendons. »
Si jeune est déjà si pénétrée par ces choses là
« Dans cette musique, je reconnais que la mort sera belle, et qu’elle sera vivante. »
« Dans cette musique, je reconnais que la mort sera belle, et qu’elle sera vivante. »
Vos parents acceptent votre passion et la nourrisse de disques, de livres, de séjours à Salzbourg.
Pour rester dans votre passion, vous apprenez l’allemand à l’école et continuez vos études à Salzbourg, Sa ville tant honnie et aimée, où vous faites des pèlerinages. Partie aux Etats-Unis, vous rompez avec votre petit ami qui est plus jazz que Mozart.
Votre conversation téléphonique avec le grand chef d’orchestre va chambouler votre vie. Là, oh surprise, une osmose se créé entre vos deux voix, la magie opère et vous voilà sous le charme de sa voix. Une histoire d’amour à distance, pas facile de vous retrouver, empreinte du même respect envers Mozart. Une passion qui vous rapproche de Mozart « Désormais,
« Désormais, pour moi, c’était par vous qu’IL revivait. »
Je ne vous ai encore pas parlé de ce père que vous aimez et qui sait vous blesser. Souvenez-vous de l’arrivée de Lucie, votre petite sœur.
« Le souvenir qui me reste est que je rends papa malade. »
Ou cette phrase entendue
« Cécile c’est l’ombre, la cécité. Lucie, c’est la lumière »
« Il m’ouvre les yeux sur ma propre noirceur devant un homme que je ne connais même pas. Je suis l’obscurité. »
Pas facile, à quinze ans, d’écouter cela
Pas facile cette vie autour et pour Mozart. Pas facile de dire aux copines de classe que vous avez un poster de Mozart dans votre chambre. Pas facile tous ces rendez-vous manqués avec SA musique. Pas facile d’être habitée par LUI. Pas facile de sentir, comme une évidence, le fait de connaitre, de reconnaître des lieux où IL a vécu. Pas facile de vivre sa foi, car Mozart est Dieu pour vous qui le portez au Pinacle. Maestro ne serait-il pas sa réincarnation ? Hou, ma chère Colette, tu blasphèmes ! Disons le passeur, le trait d’union entre vous et LUI. Les sentiments que vous vous portez au Maestro ont besoin de l’enveloppe charnelle, de la communion de vos deux corps, mais saurez-vous vous trouver ou vous retrouver dans cette évidente passion de « La juxtaposition du sensuel et du sacré » ?
« Vous prononcez des mots très beaux. Les mots ivresse, lumière et plénitude ».
Maestro a prononcé les mots qui peuvent dépeindre votre relation à Mozart.
Cécile Balavoine, merci pour ce livre très abouti et sensuel, à la fois limpide, fou, mystérieux, évident, amoureux, magique, doux, tumultueux qui aboutit à l’ivresse.
Un coup de cœur
Livre lu dans le cadre des 68 premières fois