Dominique Rameau - Sanglier
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Dominique Rameau
Editions Corti
Collection Biophilia n°11
Février 2017
128 pages
ISBN : 978-2-7143-1175-7
4ème de couverture :
Sybille débarque fortuitement à la campagne, dans une maison qu’on lui prête une semaine. Elle est d’abord perdue, très seule ; mais les rares habitants qu’elle rencontre sont chaleureux. Et surtout dehors, toutes ces choses qu’elle ne connaît que de nom, grillons, oiseaux, herbes, l’intéressent.
Syb tâche d’en savoir plus. Dynamique et intrépide, elle multiplie les sorties, les explorations, les expériences ; le jour, la nuit ; sur les rochers, dans l’eau glacée, au fond d’un pré. Elle prend des risques. Pour rejoindre les vaches, les lézards, les sons bizarres, la lune, elle invente, varie les approches, dessine, rêve.
C’est très physique : elle se cogne, s’essouffle, se blesse aux ronces et aux barbelés. Mais elle n’a pas froid aux yeux. Sa solitude semble ici normale : renard, âne, vieille dame farouche et rieuse, adolescente étrange et attirante.
Chaque jour de cette petite semaine l’éloigne davantage de ce qu’elle maîtrise, l’ouvrant à l’inconnu du monde ; elle s’y livre sans retenue.
Un roman bref, à une seule aventure et cent cinquante deux herbes, bêtes et gens.
L’auteur (site de l’éditeur) :
Dominique Rameau, comme la plupart des ovnis littéraires de chez Corti, est, pour le moment, totalement inconnu.
Naissance en 1947. Enfance tranquille, adolescence ravagée. Étudie de façon chaotique la philosophie, puis la littérature.
Pratique la méditation, la promenade.
Après des péripéties et près de quarante ans de travail, vit avec sa femme dans le Morvan.
Sanglier est son premier roman publié.
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Sa patronne, lui octroie, d’office, une semaine de congés. Pour faire passer la pilule, elle lui propose sa maison dans le Morvan. Maison de pierre qui a appartenu au Jean Lhomme et à l’Antoinette, lieu d’un crime sanglant, dans un hameau vidé.
Pour une parisienne pur jus, ce n’est pas évident. Elle y arrive par le car, enfin le car la dépose au hameau le plus proche. Elle fait le reste à pieds.
« On entend des oiseaux. Il ya beaucoup de fleurs au bord de la route… Pas de maisons, ni de voitures, ni personne. Sybille reste interdite ».
Commence une quête presque initiatique et très sensuelle, une ode au retour à la nature.
Son plaisir, hors les promenades, s’asseoir sur les marches du perron, écouter les oiseaux, les grillons. Elle rencontre les rares habitants, la boulangère du village voisin, sa « voisine » qui lui racontent l’histoire de ce lieu.
« Sybille Vanaen est profondément satisfaite d’être là, mais elle a peur »
Sybille profite de cette liberté pour découvrir son petit coin qui n’est pas loin d’être le paradis. Elle va s’ouvrir à la nature, à son environnement, essayer de ne faire qu’un avec son entourage. Elle marche à travers les forêts, les prairies, même pas peur de se perdre.
Elle marche de jour, de nuit, vêtue ou nue, elle respire les odeurs de la campagne, suit les oiseaux du regard, fait corps avec la nature à son apogée.
« Les hirondelles font de l’épate, elle lui effleurent les cheveux Fryy fryy kibutchipp »
L’écriture est très belle, les descriptions minutieuses emplies de poésie. Je ressentais le trouble de Sybille, un trouble sensuel, exquis et délicieux lors de ses promenades. Oui, la nature est sensuelle à qui se laisse caresser par les hautes herbes, les chants d’oiseaux, la course des nuages, la nuit sous la voûte céleste étoilée, le bruit du ruisseau et de sa petite cascade….
Sybille s’est laissée aller, à lâché prise, s’est ouverte telle une fleur, s’est mise entre les mains de Dame Nature. Je gage que cette semaine morvandelle laissera des traces dans son futur.
Comme Sybille, prenez le temps de déguster chaque instant, chaque mot. Prenez le sentier des mots, laissez le chant des oiseaux, des grillons vous pénétrer par la beauté de ce texte, vous arriverez dans la clairière des chapitres, écouterez la petite cascade vous murmurer les phrases… et ce sera le bonheur.
Un coup de cœur pour ce magnifique premier roman.
L'oiseau décrit dans le livre qui fait houm houm houm est une huppe fasciée (photo prise dans ma pelouse)
Sanglier est également un hameau près de Villapouçon dans le Morvan. Un peu plus loin, il y a le village de Biches. Des coins à belle balades.