Rosa Montero - La chair
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La chair
Rosa Montero
Traduction Myriam Chirousse
Janvier 2017
196 pages
ISBN : 979-10-226-0540-3
4ème de couverture :
Pas facile d’accepter son âge quand on a soixante ans, qu’on vit seule et que votre amant vous quitte pour faire un enfant avec sa jeune épouse. Soledad engage donc un gigolo de trente ans pour l’accompagner à l’opéra et rendre jaloux le futur père. Mais à la sortie, un événement inattendu et violent bouleverse la situation et marque le début d’une relation trouble, volcanique et peut-être dangereuse.
Soledad se rebelle contre le destin avec rage et désespoir, avec humour aussi, et le récit de son aventure se mêle aux histoires des écrivains maudits de l’exposition qu’elle prépare pour la Bibliothèque nationale.
La Chair est un roman audacieux et plein de surprises, l’un des plus subtils et personnels de l’auteur. Son intrigue touchante nous parle du passage du temps, de la peur de la mort, de l’échec et de l’espoir, du besoin d’aimer et de l’heureuse tyrannie du sexe, de la vie comme un épisode fugace au cours duquel il faut dévorer ou être dévoré. Le tout dans un style allègrement lucide, cruel et d’une ironie vivifiante.
Une grande romancière décortique avec acuité et humour les sentiments d’une séductrice impénitente aux prises avec les ravages du temps.
L’auteur (site de l’éditeur) :
Rosa Montero est née à Madrid où elle vit. Après des études de journalisme et de psychologie, elle entre au journal El País où elle est aujourd’hui chroniqueuse. Best-seller dans le monde hispanique, elle est l’auteur de nombreux romans, essais et biographies traduits dans de nombreuses langues, parmi lesquels La Fille du cannibale (prix Primavera), Le Roi transparent et L’Idée ridicule de ne plus jamais te revoir.
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Soledad atteint les rives de la soixantaine, chose difficile à accepter pour elle qui est une femme active aimant et ne vivant que pour son travail.
Côté vie professionnelle, elle met en place une exposition sur les écrivains maudits. Les fils de ces auteurs s’entrelacent avec la vie de Soledad.
Côté vie privée, elle avait un amant, plus jeune qu’elle, qui l’a larguée parce que sa femme attend un heureux évènement, ce à quoi Soledad s’est toujours refusé. Elle achète les services d’un escort pour aller à l’opéra et rendre son ancien amant jaloux.
Soledad aime l’amour charnel pour la jouissance que cela lui procure et, surtout, la jouissance de se sentir vivante dans le désir de l’autre. Elle aime les hommes jeunes ne pouvant voir dans le partenaire, la flétrissure de l’âge qu’elle se refuse tout en les scrutant sur elle dans son miroir
La chair est un roman sur l’amour charnel, la peur du vieillissement, de ne plus être au cœur de la vie, de la solitude, du travail, de la mort -Soledad est hypocondriaque- et, surtout, la peur du vide, du néant qui ramènent au passé. Mais Soledad, sera toujours Soledad, paradoxale à la fois mûre, égocentrique, passionnée, triste, incontrôlable. C’est là son plus grand charme.
Je n’en dirai pas plus à la demande express de l’auteur. J’ai moins apprécié le côté mystère qui ne m’a pas convaincue.
L’écriture de Rosa Montero , traduit par Myriam Chirousse, est tour-à-tour ensorceleuse, espiègle, tragique, lorsqu’elle parle de Soledad.
Je viens de redécouvrir un auteur qui ne m’avait pas emballée avec « Le roi transparent ». Je pense que je remonterai avec plaisir le cours de son œuvre.