Olivier Truc - Le dernier lapon
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Le dernier lapon
Olivier Truc
Editions Métailié
Septembre 2012
456 pages
ISBN : 978-2-86424-883-5
4ème de couverture :
Kautokeino, Laponie centrale, 10 janvier. Nuit polaire, froid glacial. Demain le soleil, disparu depuis 40 jours, va renaître. Demain entre 11h14 et 11h41, Klemet va redevenir un homme, avec une ombre. Demain le centre culturel va exposer un tambour de chaman légué par un compagnon de Paul-Émile Victor.
Mais dans la nuit, le tambour est volé. Les soupçons iront des fondamentalistes protestants aux indépendantistes sami. La mort d'un éleveur de rennes n'arrange rien à l'affaire. La Laponie, si tranquille en apparence, va se révéler terre de conflits, de colères et de mystères. Klemet, le Lapon, et sa jeune coéquipière Nina, enquêteurs de la police des rennes, se lancent dans une enquête déroutante. Mais à Kautokeino, on n'aime guère les vagues. Ils sont renvoyés à leurs patrouilles en motoneige à travers la toundra, et à la pacification des éternelles querelles entre éleveurs de rennes.
Les mystères du 72e tambour vont les rattraper. Pourquoi en
Dans un paysage incroyable, des personnages attachants et forts nous plongent aux limites de l'hypermodernité et de la tradition d'un peuple luttant pour sa survie culturelle. Un thriller magnifique et prenant, écrit par un auteur au style direct et vigoureux, qui connaît bien la région dont il parle.
L’auteur (site de l’éditeur) :
Olivier TRUC est né à Dax. Journaliste, il vit à Stockholm depuis 1994 où il est le correspondant du Monde. Spécialiste des pays nordiques et baltes, il est aussi documentariste. Il est l’auteur de L’Imposteur, du Dernier Lapon, pour lequel il a reçu entre autres le prix des lecteurs Quais du Polar et le prix Mystère de la critique, et du Détroit du Loup.
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Le livre commence par une poursuite mortelle. Nous sommes en 1693, en Laponie centrale. AsIak a juste le temps de cacher quelque chose de très précieux avant d’être rattrapé par les hommes du pasteur luthérien. Condamné à périr sur le bûcher -il ne veut pas abjurer sa croyance ancestrale- il aperçut la silhouette du jeune lapon qui paraissait tétanisée. Les flammes commençaient à le lécher. AsIak a le courage d’entonner un chant de gorge lapon que le jeune lapon comprit. « Il savait ce qu’il devait faire. Et ce que, après lui, son fils devrait faire. Et le fils de son fils. »
De nos jours, le 10 janvier. Les habitants de Kautokeino attendent, pour le lendemain, le retour du soleil « Demain, entre 11h14 et 11h41, Klemet allait redevenir un homme, avec une ombre. » Oui, la nuit polaire allait s’effacer à grand pas.
Pour Nina, la jeune collègue de Klemet, ce serait sa première fois. Ces deux-là font partie de la brigade des rennes. Ils patrouillent dans l’immensité blanche pour régler les conflits entre éleveurs, les vols de bétail… et sont la risée de la police locale, surtout Brattsen plutôt à l’extrême de la droite, ne supportant pas Klemet, le seul lapon d’origine de la brigade.
Un tambour de chaman ancestral est volé pendant la nuit, suivi par le meurtre d’un lapon solitaire et ivrogne. Les deux affaires sont-elles liées ? cCest ce que pensent Nina et Klemet qui enquêtent malgré les entraves.
Olivier Truc profite de cette recherche du criminel pour parler de la Laponie, convoitée pour la richesse de son sous-sol. L’affrontement entre les Samis qui voudraient une reconnaissance, voire une autonomie de la Laponie hors les territoires et l’extrême droite qui les considèrent comme une sous race est quelque chose que je découvre, comme Nina, originaire du sud, du pays des fjords.
L’âpreté du prête fondamentaliste qui a peur que la religion originelle des lapons ne vienne saper son œuvre, le jusqu’auboutisme de certains samis qui craignent de voir leur civilisation disparaître, la survie des éleveurs de rennes dans un milieu hostile, la montée de l’extrême droite raciste, la beauté pure et dure des paysages recouverts de neige, la nuit polaire… Olivier Truc mène si bien sa barque, pardon son motoneige que je n’ai pas lâché le livre avant que la dernière page ne soit tournée. Ce fut une nuit blanche pour un livre parlant d’aurores boréales, du jour qui augmente jusqu’à la nuit blanche. La boucle blanche est bouclée et Aslak, le dernier lapon « traditionel » disparait dans la tempête blanche.
Dire que ce livre dormait sur une étagère depuis sa sortie. La lecture commune avec les blogueurs de Babelio a été l’occasion de réveiller Klemet et Nina.