Valter Hugo Mãe - Le fils de mille homme
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Le fils de mille hommes
Valter Hugo Mãe
Traduction Danielle Schramm
Editions Métailié
Septembre 2016
192 pages
ISBN : 9791022605113
4ème de couverture :
Crisóstomo, un pêcheur solitaire, décide à quarante ans de prendre son destin en main. Il se construit une famille, puisque l’amour est avant tout la volonté d’aimer. Il choisit un fils en apprivoisant le petit orphelin abandonné par le village, puis une femme au passé tourmenté les rejoint, et autour de ce noyau se forme une famille peu commune de laissés-pour-compte et d’éclopés. Dans cette communauté d’êtres bizarres, tout droit sortis des fables, ce bricolage affectif se révèle inventif et profitable, et chacun finit par s’inventer une famille, même dans les cas les plus désespérés.
Ce texte sensible et humain au style ciselé est un éloge de tous ceux qui résistent aux injonctions de l’évidence et fait comprendre comment finalement le rêve change la vie.
« Une démonstration des possibilités infinies de l’âme et de l’imagination humaines. »
Alberto Manguel
L’auteur (site de l’éditeur)
Valter Hugo MÃE est né en Angola en 1971 et vit actuellement au Portugal. Il est diplômé en droit et en littérature contemporaine portugaise. Poète, musicien et performer, il écrit également des critiques artistiques et littéraires pour plusieurs magazines portugais. En 2007, Valter Hugo Mãe reçu le Prix Saramago pour son premier roman et en 2012, le prix Portugal Telecom pour son dernier roman.
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Crisóstomo, célibataire, quarante ans n’en peut plus de sa solitude, de ne pouvoir transmettre ses valeurs à un fils. « A l’intérieur de l’homme l’homme tombait ». Le pantin qu’il a acheté est un ersatz dérisoire pour lui. Il veut un enfant, mais faire un enfant tout seul lorsque l’on est un homme est mission impossible. Alors, il en parle « Il décida qu’il sortirait dans la rue pour dire à tous qu’il était un père à la recherche d’en enfant. Il voulait savoir si quelqu’un connaissait un enfant seul. ». Un jour, le destin met en face de lui un garçon qui vient de perdre sa seule famille, son grand-père. Il accepte le cœur de Crisóstomo « Crisóstomo, et Camilo, qui, soudainement, étaient comme seuls au monde, parce qu’à eux deux ils étaient toute la compagnie nécessaire. La vraie. ». Arrive une femme qui sera SA femme, l’être qu’il attend, qu’il aime déjà, une femme qui les aime tous les deux, une femme qui ne se contente plus « de profiter d’un instant d’amour possible. L’amour des malheureux. »
Ce livre parle de l’amour désintéressé, de la filiation utérine, des familles recomposées que l’on se choisit, pas celles que l’on subit et la famille que l'on se compose, qui s'agrandit comme les ronds dans l'eau. Un grand hymne à l’amour humain, au bonheur « Celui qui n’a pas peur de souffrir a plus de chance d’être heureux. ». La famille, la vraie, celle des liens du sang n’est pas toujours à la hauteur des espérances des uns et des autres, mais, englobée dans la famille choisie, donne sa part de bonheur. Crisóstomo, tel un artisan, un bon artisan, a construit sa famille. Il a reçu l’aide de son fils et de la femme qu’il aime pour agrandir le cercle familial.
Je vous vois venir, vous vous dites, Zazy va finir chez BC (B. Cartland) ! mais non, ce livre est une réflexion sur l’amour désintéressé et n’est en rien gnangnan. L’amour est une force qu’il faut travailler, remettre le travail sur l’établi chaque jour, accepter ce qui peut nous déranger.
Un livre empli de poésie où les phrases sont belles et j’y suis très sensible. Une pépite de bonheur
La rentrée 2016 me gâte.
Très tôt le matin, la maison bleue de la plage s’ouvrait au soleil. Comme un nuage que le soleil traverserait pour atteindre le sable, pour atteindre la mer. La maison au bord de la plage tamisait le soleil.
Neuf, le bateau ressemblait à un être organique fantastique, qui filait sur la mer plein de vaillance face à l’impossible.
Le bonheur c’est d’être ce que l’on peut être.