Antonio Moresco - Fable d'amour
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Fable d’amour
Antonio Moresco
Editions Verdier
Traduit de l’italien par Laurent Lombard
128 pages
Août 2015
ISBN : 978-2-86432-807-0
4ème de couverture :« Fable d’amour, écrit Moresco, raconte une histoire d’amour entre deux personnages qu’il serait impossible d’imaginer plus éloignés : un vieux clochard qui ne se souvient plus de rien et qui a pratiquement perdu la raison, et une fille merveilleuse. C’est l’histoire d’une de ces rencontres qu’on croit impossibles mais qui peuvent avoir lieu dans les territoires libres et absolus de la fable, et aussi quelquefois dans la vie. »
Fût-il le plus pur, l’amour a-t-il vocation à durer ? Mais puisque l’amour est sans pourquoi, doit-on chercher plus d’explications à ce qui le tue qu’à ce qui le fait naître ? Et si la fable était le seul mode pour raconter aujourd’hui la puissance d’aimer ?
L’auteur (site de l’éditeur) :
Figure majeure de la prose narrative contemporaine, Antonio Moresco est né à Mantoue en 1947. Il est sans aucun doute l’un des écrivains les plus inspirés, les plus puissants, les plus imaginatifs, mais aussi les plus délicats de la littérature italienne, et qui depuis toujours poursuit son œuvre dans la solitude des plus hautes exigences.
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C’est écrit sur la couverture : Fable d’amour. Ainsi, ami lecteur, laisse tes vérités, la réalité de côté et entre par la porte qu’ouvre Antonio Moresco.
Oui, c’est une fable qui commence comme un conte par « Il était une fois… » mais la réalité est là avec toute sa dureté. L’écriture d’Antonio Moresco, toute en finesse saisit la misère de la misère.
Lui, Antonio, alias « Le vieux fou » est un clochard anonyme qui vit couché « sous sa couverture dure comme de la tôle, au milieu des sacs en plastiques éventrés et de ses haillons »
Elle, Rosa « Elle était belle, elle avait de merveilleux yeux noirs et, bien qu’encore jeune fille, elle avait déjà de merveilleuses formes de femme. »
Un jour, Elle prend Antonio par la main pour l’emmener chez elle. Elle le lave, le caresse... Aussi belle qu’il est laid, aussi lumineuse qu’il est dans le noir, ils vont s’aimer. Il se livre totalement à Rosa.
Ils vécurent heureux et eurent…. quelques mois de bonheur, jusqu’au jour où elle le renvoie brutalement, sans plus d’explications, à sa condition de miséreux qui devient misérable par l’étendue de son chagrin. Il en meurt… Et…quelque chose change. Et … je n’en dirai pas plus.
Cette fable décrit notre société dans ce qu’elle a d’impitoyable où les laissés pour compte sont abandonnés, invisibles. Antonio Moresco nous pose aussi cette question ; doit-on se livrer corps et âme à l’être aimé au risque de tout perdre ? Le vocabulaire, les mots sont directs, réalistes, quelque fois crus ; pourtant il émane de ce livre une très grande poésie. Le style de l’auteur donne du rythme, voire une légèreté à la lecture qui tranche avec la dureté de la vie d’Antonio. J’ai navigué entre la beauté et la laideur, la légèreté et la cruauté, l’ombre et la lumière, la vie et la mort, le conte et la réalité. Cette fable est un petit bijou