Diane Ducret - Lady Scarface
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Lady Scarface
Diane Ducret
Avril 2016
330 pages
ISBN : 9782262064297
4ème de couverture :
Chicago. Début des années folles.
Le Syndicat du crime n'est pas qu'une affaire d'hommes, il se conjugue aussi au féminin.
Elles sont fugueuses, frondeuses, parfois meurtrières, mais toujours rebelles. Elles s'appellent Mary Josephine Capone alias Mae, Ada et Minna Everleigh, les Impératrices du vice, Margaret Collins, la Fille au baiser mortel, Louise Rolfe, l'Alibi blond, Bonnie Parker, la Juliette au revolver, ou encore Virginia Hill, le Flamant rose : elles sont les compagnes d'infortune comme de gloire d'Al Capone, Clyde Barrow ou Bugsy Siegel, barons noirs des années de plomb qui ont fait trembler l'Amérique.
Traquées par le légendaire patron du FBI John Edgar Hoover, muses de la prohibition et de ses fêtes décadentes, elles n'ont rien à envier aux gangsters, l'intelligence et les talons hauts en prime.
Le crime ne paie peut-être pas, mais il séduit toujours. A partir d'archives déclassifiées du FBI et d'Alcatraz, de journaux de l'époque, d'entretiens avec des descendants et de documents inédits, Diane Ducret dévoile avec le talent qu'on lui connaît l'intimité de celles qui ont choisi d'être des Lady Scarface, à la vie à la mort...
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Nous sommes dans les années 30, la grande dépression sévit aux U.S.A. C’est l’époque de la prohibition et de son corolaire ; trafic d’alcool et gangs dont Al Capone, italien d’origine, est le chef le plus célèbre.
Durant ces années très sombres, certaines jeunes femmes n’ont pas envie de se coltiner la misère du monde, des marmots non désirés, sans compter un mari ivrogne. Elles veulent vivre dans le luxe « Au début des années 1930, la Grande Dépression pousse nombre de femmes sur le marché du travail. Alors que beaucoup découvrent la difficulté de tenir leur maison tout en conservant leur emploi, une minorité entrent en rébellion contre les obligations sociales qui incombent à leur faible sexe. Elles décident de mener une autre vie, faite de plaisirs et de dangers, de fêtes, d’alcool, d’amour libre et de bijoux.»
Hoover décide de faire la chasse à ces criminels et de s’en prendre à leurs épouses, concubines, maîtresses qui, à ses yeux comme à ceux de la population américaine sont le diable en personne, surtout à une époque où l’adultère peut mener à la prison. Il se heurte à un mur car elles ont un sacré caractère, pas repenties pour un sou, jouent de leur féminité, de leur « innocence » et, surtout, ne parle pas.
Le patron du tout nouveau FBI, depuis qu’il a été éconduit par sa fiancé a un problème avec les femmes qu’il classe en deux catégories « Les femmes que l’on veut épouser sont toujours prises par d’autres, tandis que celles que l’on emploie vous sont pour toujours dévouées. ».
Si Maé Capone est restée « bourgeoisement » derrière son mari, d’autres comme les sœurs Everleight n’ont pas hésité à monter leur commerce de plaisirs. Certaines ont du sang sur les mains, ont été complices, voire instigatrices. Elle se veulent maîtresse de leur vie, de leurs actes. Comme le dit Billie Frechette de sa cellule « Je suis ici parce que je suis tombée amoureuse du mauvais homme –pas mauvais pour moi, mais mauvais si je voulais me tenir à l’écart des ennuis. » Pourtant, elle ne regrette rien « Une seule chose importante est arrivée dans ma vie. Presque rien ne s’est passé avant cela et je n’attends plus rien à partir de maintenant –à part peut-être de nouveaux deuils. Cette chose importante qui m’est arrivée, c’est que je suis tombée amoureuse de John Dillinger. »
Je suis toujours étonnée de lire combien ces gangsters, et leurs compagnes qui ne sont pas des anges, ont pu inspirer de courriers des plus enflammés lorsqu’ils étaient emprisonnés. Les héros, même du mauvais côté de la gachette ont toujours un côté romanesque
Un livre très agréable à lire. Du bordel de luxe des sœurs Everleigh aux studios hollywoodiens, Diane Ducret fait revivre ces « fiancées de la poudre » avec passion. La somme de recherches, de documentations est habilement délayée dans son écriture joyeuse, rythmée pour un agréable survol de cette époque.
Une lecture que j’ai aimé arrêter puis reprendre, toujours avec le même plaisir, qui se lit comme un roman. Un style bien différent de son précédent livre L'omme idéal existe. Il est québécois bien que j'y ai retrouvé la même verve.
Ne boudez pas votre plaisir pour les vacances, emportez-le dans votre valise, il le vaut bien.
Je remercie Jade et les éditions Plon qui m’ont proposé cette lecture qui m’a fait replonger dans les années où Eliott Ness sévissait, en noir et blanc à la télévision dans la série « Les incorruptibles.