Pascal Quignard - La frontière
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l
La frontière
Pascal Quignard
Photos de
Postface de
154 pages
Janvier 2014
ISBN : 9782906462960
4ème de couverture :
Depuis cinq siècles, des carreaux de faïence polychromes à dominante bleue, les azulejos, sont omniprésents dans l’architecture portugaise. Le palais Fronteira, près de Lisbonne, construit vers 1665, en possède un ensemble unique, du XVIIe siècle. Ce livre présente un thème récurrent de l’ornementation des jardins: le Bestiaire. Les animaux y travestissent la vie quotidienne, allégories burlesques ou satiriques, présences silencieuses, inquiétantes ou fantastiques, où se mêlent provocations scatologiques, symbolique mystérieuse et paganisme occulte.
Fasciné par les lieux, Pascal Quignard a composé un récit, La frontière, qui ressuscite les énigmes des ombres bleues et les déchiffre dans l’histoire sanglante d’une double vengeance.
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Pascal Quignard s’est laissé envoûter par les azulejos, du palais de la Quinta dos Marqueses de Fronteira à Lisbonne. A t-il ressuscité les énigmes des ombres bleues comme le dit la quatrième de couverture ? S’est-il laissé emporter dans un récit ou se côtoient les frontières de l’amour, du désir, de la vengeance ? Les frontières du Portugal suite à sa victoire sur « la tyrannie infecte de Séville » ? Cela n’a pas d’importance. Il adapte son style à l’époque et commence ainsi son histoire : « En 1979, j’ai écrit que j’espérais être lu en 1640. 1640 fut l’année où le destin du Portugal se joua. » Une jolie pirouette. Nous sommes en 2016 et j’ai aimé cette lecture, l’écriture.
L’histoire ?
Monsieur de Jeaume n’a pu épouser la belle Mademoiselle d'Alcobaça et se venge en tuant son mari (crime parfait au demeurant). La veuve émue de cette amitié qui dure depuis son enfance (ne l’a-t-il pas fait sauter sur ses genoux alors qu’elle n’avait que deux ou trois ans) succombe et tombe dans les bras de Jeaume. Plein de forfanterie, celui-ci lui avoue son crime et la veuve trouve un châtiment pour venger la mort de son mari adoré. Pascal Quignard a brodé son histoire à partir des carreaux de faïence, comme le singe maître de musique, le barbier et toujours, alors que, dans les coins, humains, animaux défèquent. Je n’en dirai pas plus pour vous laisser le plaisir de la découverte.
L’histoire de Pascal Quignard est riche en personnages, descriptions, rebondissements, tout cela dans un style superbe pour très peu de pages. Les deux autres parties du livre ne sont pas en reste. Nicolas Sapieha et Paulo Cintra offrent une centaine de superbes photos du bestiaire, support à l’histoire racontée et José Meco narre l’historique du palais de la Quinta dos Marqueses de Fronteira et des azulejos sans que ce soit redondant.
« C’est pourquoi les animaux sur les azulejos ont pris le visage des hommes. C’est pourquoi au coin des fresques, à l’angle de ces murs, on voit des figures accroupies qui relèvent leur jupe et excrètent dans l’ombre. »
Un superbe livre des , lu dans le cadre de la voie des indés orchestrées par Libfly et les éditeurs indépendants. Soyez remerciés pour ce beau livre qui m’a permis de retrouver Pascal Quignard.
A découvrir.