Anna Dubosc - Koumiko

 

Koumiko

Anna Dubosc

Editions Rue des promenades

Avril 2016

204 pages

ISBN : 9782918804505

 

4ème de couverture :

A la fin d’une phrase, elle a déjà oublié le début, elle ne sait plus ce qu’elle raconte : « Oh zut, tout ce que je veux parler a disparu. C’est terrible, tu sais, je ne peux plus compter sur moi. Je ne me rappelle plus ce que c’est ma vie. C’est début terrible époque ».

Parfois, au contraire, elle rit d’oublier, de se perdre. « Tu sais, c’est formidable, tout est nouveau ! »

Au jour le jour, d’une écriture simple et directe, Anna Dubosc sauve la mémoire de sa mère, la poétesse Koumiko Muraoka, qui avait inspiré au cinéaste Chris Marker Le Mystère Koumiko.

 

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« J’ai la mémoire qui flanche, j’me souviens plus très bien… » Anna Dubosc ne nous rejoue la chanson chantée par Jeanne Moreau, mais raconte la lente décrépitude de sa mère, Koumiko Muraoka, poétesse. Elle note tout sur un carnet, histoire de ne pas oublier puis le retranscrit dans son livre. Est-ce pour mettre un « paravent » entre leurs deux désarrois qu’Anna note tout ce que sa mère dit et ou pour sauver la mémoire de sa mère ?

Encore un livre sur le rapport mère-fille-maladie. Oui mais avec la plume d’Anna Dubosc, son écriture nerveuse, directe qui ne fait pas de ronds de jambe. Et puis, c’est sans compter Koumiko et son sacré caractère, son appartement musée-capharnaüm-poubelle, ses apartés. Pas facile de devenir la gardienne, la mère de sa propre mère. Les rapports se trouvent inversés, Anna doit surveiller Koumiko tout en lui laissant la liberté qui est source de sa vie. Koumiko devient la petite fille qui ne supporte pas la solitude. « Elle qui était tellement autarcique, elle ne supporte plus d’être seule ». Anna note tous les petits bonheurs de sa mère, comme les querelles « -Mais qu’est-ce que tu racontes ? Je prends pas médicaments, idiote ! –Ben t’étonne pas de crever alors ! »

Koumiko a du caractère, beaucoup de caractère et le sas de la civilité est parti en même temps que sa mémoire. « Je peux quasiment tout supporter, sa connerie, sa méchanceté. Son désespoir, non, ça me terrasse. Je préfère quand elle m’emmerde. Au moins ça fait diversion, ça brouille mon amour ». S’ensuit des dialogues picaresques.

Malgré leurs querelles incessantes, je sens l’amour d’Anna pour sa mère. « Puis j’imagine le monde soudain vide d’elle. Non, impossible. Il faudrait qu’elle meure pour de faux, pas pour toujours »

J’aime l’écriture simple et directe d’Anna Dubosc. J’aime sa façon de traiter son rapport mère-fille sans mièvrerie, sans cacher les aspérités, avec les petites joies, les grosses peines, la lourdeur des situations, bref de nous décrire la relation exacerbée avec sa mère « Mois je me farcis ma mère comme d’habitude »

Un livre simple, vivant, gouailleur, humain. Une lecture tonique qui remet les pendules à l’heure où, quelque fois, je me suis reconnue dans mes relations avec ma mère de 94 ans, avec un peu beaucoup moins d’amour.

 

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A
Un livre qui a l'air sans concession.
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Z
Non absurdement vrai
S
Je croise de plus en plus souvent cet éditeur sur mon chemin : ça doit être signe qu'il faut que je le découvre...
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Z
Je n'ai jamais été déçue par cette maison d'édition
B
ce sont des relations auxquelles nous sommes de plus en plus confrontées, une lecture intéressante je pense.
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Z
Oui, un situation à laquelle je suis confrontée !
V
Je le commence bientôt. Le thème me fait un peu peur mais j'espère qu'il me plaira.
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Z
Ce n'est pas plombant du tout, sinon, je ne l'aurais pas lu
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