Zygmunt Miloszewski - Un fond de vérité

 

Un fond de vérité

Zygmunt Miloszewski

Mirobole Editions

Traduit du Polonais par Kamil Barbarski

janvier 2015

475 pages

ISBN: 9791092145335

 

4ème de couverture :

Fraîchement divorcé, Teodore Szacki a quitté son travail de procureur à Varsovie et débarque dans la paisible bourgade de Sandomierz, où il compte bien refaire sa vie. Mais six mois à peine après avoir abandonné l’agitation de la capitale et l’asphyxie de son mariage, il s’ennuie déjà.

Heureusement, devant l’ancienne synagogue de la vieille ville, du travail l’attend : un corps de femme drainé de son sang, tout comme dans un rite sacrificiel juif… Lorsque le mari de la victime subit le même sort, la population de la ville renoue avec des peurs vieilles de plusieurs décennies. Aux prises avec une flambée d’antisémitisme sans précédent, Szacki va devoir plonger dans un passé aux échos douloureux, et tenter de trouver la vérité dans une histoire qui déchaîne toutes les passions.

L’auteur (site de l’éditeur) :

Zygmunt Miloszewski, né à Varsovie le 8 mai 1976, est un auteur phare de la jeune génération polonaise. Ecrivain, journaliste et scénariste, il fait ses débuts en 2005 avec un roman d’horreur remarqué, Interphone. Aujourd'hui, ses romans sont traduits dans 9 pays.

Il a obtenu en janvier 2015 le prix Paszport Polityki dans la catégorie littérature ===========

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C’est la période des gros pavés et nous ne sommes pas en mai 68. Après la 7ème fonction du langage, je me retrouve non pas avec un policier, mais le procureur Teodore Szacki, polonais débarqué depuis peu de la capitale dans une charmante ( ?) petite ville endormie. Sandomierz. Le procureur, a souhaité venir vivre ici suite à son divorce, mais, il faut être honnête, il s’emmerde vraiment et ce ne sont pas les quelques parties de jambes en l’air qui change la donne. Heureusement, la découverte du corps d’une jeune femme devant la synagogue va animer sa vie.

Qui a pu tuer cette jolie jeune femme, catholique (très important) que tout le monde semble aimer ? Pourquoi cela semble t-il être fait selon un rituel juif ?

Le mari, cocu et futur abandonné est le premier et principal suspect… jusqu’à ce que l’on découvre son corps tué dans les mêmes rituels juifs.

Est-ce le retour de la croyance en la légende du sang illustré sur un vitrail de la cathédrale ?

Toujours cette petite puisque dans la tête de Szacki qui lui fait creuser au-delà de ce que l’on voudrait lui faire croire, mais…

Ce polar ne côtoie pas l’absurdie rencontrée dans L’assassinat d’Hicabi Bey ou Des mille et une façons de quitter la Moldavie, du même éditeur. Pourtant, c’est du solide, de l’efficace. Les us et coutumes de Sandomierz sont passés au crible sans aucun état d’âme par Teodore Szacki. Ce gros bourg où tout se sait, mais où une partie des choses est cachée comme les sous-terrains, les vieilles histoires datant de la dernière guerre. Pourtant, rien n’est oublié, les vieilles rancœurs, la défiance et la méfiance (pour parler gentiment) envers les juifs sont toujours là. L’auteur nous fait toucher du doigt les relations difficiles entre polonais catholiques et juifs polonais. Miloszewski raconte ce passé, caché, du nazisme, mais Ô combien présent et profond

A partir de ce meurtre, Zygmunt Miloszewski raconte sa Pologne où l’antisémitisme règne encore et toujours. Il dépeint les us et coutumes de ces petites villes de province où tout se sait, où tout est pourtant caché, où le temps coule plus lentement, les distances plus courtes, voire beaucoup plus courtes.

Si la vie provinciale peut être ennuyeuse parfois, la lecture de ce livre ne l’a pas été. Tout s’imbrique, se mélange, s’aère, se complique sans jamais baisser d’intensité. Toute superstition ne contient-elle pas « un fond de vérité » ? comme les habitants de Sandomierz essaient de faire comprendre au procureur.

Une belle nuit blanche, un livre dense, intelligent, consistant comme les gâteaux polonais qui, bu avec une tasse de thé, sont un délice. Zygmunt Miloszewski sait manier le suspens, très bien dépeindre son pays. La traduction de Kamil Barbarski m’a fait découvrir un auteur avec lequel je vais remonter le temps en lisant « Les impliqués ».

Une belle réussite des Editions Mirobole qui m’avaient déjà enchantée avec « L’assassinat d’Hicabi Bey »et « Des mille et une façons de quitter la Moldavie » J'aime toujours autant l'impertinence et la malice des couvertures

 

 

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A
J'ai beaucoup aimé ce roman , de même que la première enquête du procureur. Déniche comme souvent chez Yv !
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A
J'ai beaucoup aimé ce roman , de même que la première enquête du procureur. Déniche comme souvent chez Yv !
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Z
Je vois que nous avons le même fournisseur d'envies !
P
Un livre sympa et une personne bien !
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Z
J'ai aimé ce livre
C
Bon reste à voir quand il sera à la biblio !
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Z
J'ai eu de la chance, il y était !
Y
excellente(s) cette série et aussi les éditions Mirobole
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Z
Jamais été déçue par cette maison d'édition dont j'aime les couvertures
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