Maylis de Kerangal - Réparer les vivants
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Réparer les vivants
Maylis de Kerangal
Mai 2015
304 pages
ISBN : 9782070462360
4ème de couverture :
«Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d'autres provinces, ils filaient vers d'autres corps.»
Réparer les vivants est le roman d'une transplantation cardiaque. Telle une chanson de geste, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d'accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l'amour.
Ce roman a reçu dix prix littéraires parmi lesquels le prix du Roman des étudiants France-Culture – Télérama 2014, Le Grand Prix RTL – Lire 2014 – le prix des lecteurs l’Express-BFM-TV et le prix Relay des voyageurs 2014 avec Europe.
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Ce livre est ancré dans un lieu unique, celui d’un hôpital, lieu de vie et de mort, presqu’un huis clos. Dans les livres précédents, il y avait déjà cette unité de lieu. Un pont (Naissance d’un pont), un train (tangent vers l’Est), un quartier de banlieue (Pierre feuilles ciseaux). Dans ce nouveau décor, Maylis de Kerangal déroule ses phrases, se sert des mots comme d’une couverture qui nous enveloppe pour mieux nous pénétrer et nous épargner. Chaque instant est ancré dans son environnement, dans son temps. Le temps, l’urgence, choses primordiales lorsque l’on accepte le don d’organes de son enfant en état de mort clinique. Le cœur est omniprésent. Que ce soit celui du jeune garçon, celui des parents, celui de l’hôpital, celui de la receveuse, celui des soignants et l’écriture bat au rythme de ces pulsions.
Maylis de Kerangal par ses mots, met le doigt sur la douleur de la perte, le cheminement vers l’acceptation du décès puis du don. La tension est palpable, très bien rendue, presque l’impression d’écouter battre les cœurs des chirurgiens, malades, intervenants… Oui, les mots, le rythme des phrases sont importants. Ils donnent de la retenue au texte et ne cherchent pas à faire pleurer dans les chaumières malgré le sujet tragique de la mort du fils.
En me relisant, je vois que j’ai souvent écrit « mots » et « cœur ». je ne renie rien car c’est ce qui m’a le plus frappé et ce que j’ai le plus apprécié dans ce livre. Les mots y sont passeurs de la vie et le livre a son propre rythme cardiaque.
Un roman extraordinaire puisque de la mort nait une vie. Un coup de cœur.
Le sort me fut clément. Grâce à , j’ai gagné ce livre et je les en remercie chaleureusement.