Pascal Marmet - Tiré à quatre épingles
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Pascal Marmet
Editions Michalon
mai 2015
272 pages
ISBN : 9782841867882
4ème de couverture :
Parmi les milliers de voyageurs, Laurent erre seul dans le hall de la gare de Lyon, l'air paumé. Il vient de rater son CAP boulangerie et sa mère l'a mis dehors. Samy, escroc à la grande gueule, le repère rapidement. Il a bien l'intention de profiter de la naïveté de ce gamin aux chaussures vertes et l'entraîne dans un cambriolage. L'appartement dans lequel ils pénètrent est une sorte d'antichambre du musée des Arts premiers et regorge de trésors africains. Mais ils tombent nez à nez avec la propriétaire et collectionneuse. Comme elle s'est blessée en tombant dans les escaliers, ils lui viennent en aide avant de s'enfuir. Pourtant, quelques heures plus tard, elle est retrouvée morte, abattue de cinq balles tirées à bout portant. Le commandant Chanel, chargé de l'enquête, s'enfonce alors dans l'étrange passé de cette victime, épouse d'un ex-préfet assassiné quai de Conti peu de temps auparavant.
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Une page de l’histoire de la Police Judiciare va se tourner. Le 36 Quai des Orfèvres va déménager dans un ancien village olympique. Le 36 n’existera plyus. Une vraie révolution mais est-ce une évolution ? Certainement pour nos têtes pensantes. Mais laissons ceci de côté car ce n’est pas l’essentiel du livre, simplement le cadre et, un cadre Ô combien important pour tout lecteur de polars parisiens.
Pour l’instant, le commandant Chanel, as de la crim se retrouve avec un mort ou plutôt une morte en la personne de « la femme d’un ancien préfet sous la présidence de Jacques Chirac, tuée par balle dans son appartement » et… « Ne s’agirait-il pas de l’épouse du préfet retrouvé assassiné sous le pont Neuf il y a six mois ? »
Si fait, Commandant Chanel, donc, pas trop de vagues… Bref, la routine. La routine, oui, mais accompagnée de deux stagiaires, féminines de surcroît, ce qui n’est pas trop pour lui plaire. Non, qu’il ne soit misogyne, mais, c’est plus facile entre mecs.
Ne comptez toujours pas sur moi pour vous dévoiler le livre. Sachez qu’il est question d’un mec, prénommé Laurent (mais est-ce son vrai prénom ?) avec des chaussures vertes et un syndrome de Peter Pan, d’une gamine rencontrée dans le train que Chanel va recueillir dans son « superbe » immeuble.
Albane Saint-Germain de Ray (la trucidée) a été mariée 3 fois et, à chaque fois, ces chers époux sont morts dans des circonstances… Elle est à la fois vulgaire et distinguée, apparemment savante, mais aussi inculte, bref, une femme à deux visages (au minimum). Son appartement est plein de masques dignes d’une collection du musée des Arts Premiers ; collection appartenant au dernier mari tout juste refroidi. A part l’argent, le luxe, rien ne l’intéresse. Oh, pardon « Sur le tard elle s’est intéressée au droit. Des affaires évidemment.» histoire d’écouler au meilleur prix les « souvenirs » africains. Vous en conviendrez, une femme très, très intéressante, pardon, je devrais dire intéressée. La suite des évènements montera son véritable visage.
Notre cher commandant Chanel va explorer la piste de la collection, et, avec la collaboration très efficace des deux stagiaires, trouver une autre piste et encore une autre… Jusqu’à la résolution du crime.
Il est souvent dit lors de la recherche d’un meurtrier, chercher la femme. Est-ce le cas dans ce livre ?
Revenons au Commandant Chanel. Un policier, fin limier, faisant marcher sa cervelle, comme je les aime. Petit avantage sur d’autres « collègues littéraires» à lui, il ne boit pas, enfin normalement, ne fume plus depuis quinze ans bien qu’il ait, page 231, « ressorti un vieux paquet de cigarettes desséchées au fond d’un tiroir. ». La lubricité n’est pas son truc, vieux célibataire un brin misogyne, mais surtout vieille école. Il est très attachant et, ma fois, j’aimerais bien le retrouver dans un autre épisode.
Je ne savais pas que le 36 devait déménager aussi rapidement. Après recherches, ce sera en 2016. Un roman policier d’anticipation, donc !
Pascal Marmet a écrit un polar qui se tient, sauf ci-dessus. Le suspens est comme un escalier où chaque palier est le départ d’une nouvelle piste. Les explications, bien documentées sur les figurines à épingles et les arts premiers ne sont pas redondantes. La promenade au musée du Quai Branly donne envie d’aller y faire une petite visite.
Tous les ingrédients sont réunis pour passer un très bon moment de lecture. La fin est totalement inattendue. Un livre que j’ai lu d’une seule traite et donc une nuit très écourtée.
Merci Pascal Marmet de m’avoir proposé votre livre. Je vous ai retrouvé avec autant de plaisir que lorsque vous étiez dans un monde très parfumé.