Karine Silla - Monsieur est mort

Monsieur est mort

Karine Silla

Editions Plon

Août 2014

228 pages

ISBN 9782259227469

 

4ème de couverture :

A la mort de son père, Vincent quitte l'Inde où il vit depuis quinze ans pour revenir à Paris. Telle une bombe à retardement, cette disparition fait resurgir du passé des traumatismes enfouis. Ce retour sera-t-il le déclencheur pour que se brisent enfin les tabous, que soient dévoilés les secrets et les non-dits familiaux ? Un roman sur la culpabilité, le pardon et le pouvoir de destruction du silence.

L’auteur :

Karine Silla est née le 6 juillet 1965 à Dakar (Sénégal). Dramaturge, réalisatrice et scénariste. (Le Temps qui passe a été jouée aux Mathurins.) Monsieur est mort est son premier roman.

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Vincent a fui Paris et, surtout, sa famille pour L’inde. La mort de son géniteur l’oblige à revenir en France. C’est ce voyage de retour que Karine Silla nous raconte.

Oui, Monsieur est mort. Je subodore quelques lourds secrets de famille. Je comprends sa peur, ses angoisses. L’écriture se fait lente, lourde. La solitude est pesante tout comme le passé qui remonte à la surface.

Le voici devant le porche de la maison bourgeoise. Impossible d’entrer. Impossible d’ouvrir cette satanée porte comme s’il avait peur d’ouvrir les portes de sa mémoire. Par petites touches, j’apprends à connaître cette famille de grands bourgeois. Le père se fait appeler « Monsieur » par ses enfants « Cela ne me dérangeait pas, je trouvais même cela assez représentatif de nos rapports. ». Oisif, il n’a jamais travaillé, il collectionne les œuvres d’art et autres déviances que je ne dévoilerai pas. Il ne veut pas que ses propres enfants travaillent. « Mon père nous l’avait dit clairement, il tolérait que nous allions à l’école pour nous cultiver, mais il ne voulait pas que ses fils travaillent. » La mère, étrange beauté froide, ne supporte pas que ses propres enfants l’approchent, déguise ses enfants en fille et joue Bach. « J’ai espéré longtemps qu’elle me prenne dans ses bras, contre sa poitrine… A présent, je n’aurais supporté qu’elle me touche. ». Il y a le frère aîné, Gabriel que Vincent aime tant. Ce garçon a supporté en silence les vilénies (le mot est faible) de son père, protégé ses frères, mais n’a pu supporter la découverte de Vincent. Oui, une famille « bien-sous-tout-rapport » que le père a détruite corps et âmes, dont il ne reste que des « zombies » essayant de survivre.

Ce livre, très scénarisé n’a rien de plombant. Karine Silla oppose la richesse de la famille à la misère affective. Les mots sont justes, pas de fioritures inutiles. Comme dans un film, les flash-back entrouvrent les portes de cette famille très bourgeoise et Vincent les ouvrira jusqu’à l’Ultime porte, celle où repose le corps de Monsieur.

Un très bon premier roman qui ne se laisse pas oublier facilement.

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P
C'est étonnant : Karine Silla a choisi le prénom de son mari pour désigner son héros. Bon, je ne suis pas hyper motivée pour le coup.
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Z
Je ne sais pas qui est son mari. Il me semble l'avoir lu, mais bon...
S
Je crois avoir lu un billet d'un livre très proche de celui-là: une grosse famille bourgeoise sans tendresse et sans amour dont on découvre au fil des pages des trucs affreux enfouis (genre inceste et tout ça). Je ne sais pas si c'est le même genre de huis-clos, mais je suis certaine que ce n'est pas le même livre ((je me serais souvenue de Silla). <br /> Ce n'est pas une littérature que j'affectionne particulièrement, mais vu ton enthousiasme, je le note dans un coin de ma tête au cas où....
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Z
Beaucoup de livres sur ce sujet. Mais ici, j'ai aimé le style
A
Il a l'air plutôt maîtrisé pour un premier roman. Je le note.
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Z
Oui. La jeune femme est également scénariste
A
Je lis ton avis, le commentaire de Clara ... et je ne sais plus quoi faire.
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Z
Je n'ai pas trouvé le commentaire de Clara<br /> A toi de te faire ton idée. Tu le trouveras peut-être à ta bibliothèque
J
Pourquoi le titre me parle à ce point et pourquoi j'ai 'impression de l'avoir lu alors que ce n'est pas du tout le cas, mystère complet !
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Z
Lis et tu sauras, peut-être
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