Léonor de Recondo - Amours
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Amours
Léonor de Recondo
Editions Sabine Wespieser
Janvier 2015
280 pages
ISBN : 9782848051734
4ème de couverture :
Nous sommes en 1908. Léonor de Récondo choisit le huis clos d’une maison bourgeoise, dans un bourg cossu du Cher, pour laisser s’épanouir le sentiment amoureux le plus pur – et le plus inattendu. Victoire est mariée depuis cinq ans avec Anselme de Boisvaillant. Rien ne destinait cette jeune fille de son temps, précipitée dans un mariage arrangé avec un notaire, à prendre en mains sa destinée. Sa détermination se montre pourtant sans faille lorsque la petite bonne de dix-sept ans, Céleste, tombe enceinte : cet enfant sera celui du couple, l’héritier Boisvaillant tant espéré.
Comme elle l’a déjà fait dans le passé, la maison aux murs épais s’apprête à enfouir le secret de famille. Mais Victoire n’a pas la fibre maternelle, et le nourrisson dépérit dans le couffin glissé sous le piano dont elle martèle inlassablement les touches.
Céleste, mue par son instinct, décide de porter secours à l’enfant à qui elle a donné le jour. Quand une nuit Victoire s’éveille seule, ses pas la conduisent vers la chambre sous les combles…
Les barrières sociales et les convenances explosent alors, laissant la place à la ferveur d’un sentiment qui balayera tout.
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Hou, là, là…. Une plongée dans une famille bourgeoise du Cher, début 20ème siècle. Tous les clichés sont présents. La jeune bonne est violée par son patron, ce n’était que chose normale à cette époque ! Que faites-vous du droit de cuissage ! et, bien sûr, un fruit mûri dans le ventre de Céleste. Le couple, lui, Anselme de Boisvaillant, notaire et notable bien ancré dans sa vie, paillard, mais juste ce qu’il faut ! Elle, Victoire, jeune femme évanescente qui connaitra une défloraison à la hussarde. Pas facile de découvrir ce côté-là de la vie de couple lorsque la mère, soucieuse de la marier s’était empressée d’en gommer l’aspect charnel.
Clin d’œil de Léonor de Recondo au roman de Flaubert, Madame Bovary qu’elle met entre les mains de Victoire. Mais là s’arrête toute ressemblance.
Victoire a eu le cran et l’audace de clamer à son cher mari, la vérité sur Céleste. Elle résiste et ne veut pas la chasser et élèvera l’enfant comme le sien. Ce sera SON fils puisqu’elle ne connaîtra jamais les douleurs de l’enfantement. Petit à petit, une autre relation se noue entre les deux femmes.
Dans ce livre, Léonor de Recondo se joue des clichés chers aux livres « édifiants » de cette fin 19ème, début 20ème. Le bourgeois qui use de son droit de cuissage envers une bonne, l’enfant du pêché, le retour à la foi et la fin édifiante (j’ose le mot) de la pécheresse. Car oui, bien sûr, la bonne est pécheresse. Mais entremis, l’auteur joue une autre partition avec toujours le même talent, la même minutie, la même écriture ciselée. A chaque page, l’auteur m’a captivée, aucun personnage n’est lisse, la tension va crescendo jusqu’à la limite de la folie. La plus forte n’est pas celle que l’on croit.
Un livre où l’auteur parle d’amours charnel et maternel, pas seulement des amoures du mari. Elle nous raconte de façon intelligente les mœurs de l’époque sans jamais donner dans le voyeurisme. Un très bon livre. Décidement, Léonor de Recondo est un auteur que j’apprécie vraiment beaucoup. Pietra Viva, Rêves oubliés m'avaient déjà envoûtée.
Une lecture commune avec Philisine. Suite à un concours organisé par Biblioblog, elle m'a beaucoup aidée et grâce à elle, j'ai gagné le prix de 50€. Il m'a paru tout à fait normal de lui faire ce petit cadeau.J'ai pu lire le livre avant de le lui offrir. C'est pas beau ça !!