Béatrice Castaner - Aÿmati

 

Aÿmati

Béatrice Castaner

Serge Safran Editeur

Septembre 2014

192 pages
ISBN : 9791090175228

 

4ème de couverture :

Aÿmati, jeune femme de trente mille ans, vit sur le continent européen. Mära, elle, va naître en Amérique du Nord. Elles sont les dernières représentantes de leur espèce, néandertalienne pour l’une, sapiens pour l’autre. Aucun lien entre elles, à l’exception d’une statuette en ivoire, mais Aÿmati va transmettre à Mära une part de sa compréhension du monde, pour l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure, près d’un fleuve.
De nos jours, Gabrielle, archéologue française, au cœur du récit, constitue l’articulation entre les deux époques si distantes des deux femmes. Elle travaille en équipe avec Myn, archéologue chinois de renommée internationale, créateur de Salongapan, camp africain de recherches en primatologie. C’est par lui que Mära et Aÿmati seront reliées.
À travers différents récits qui s’entrecroisent et s’interpénètrent en miroirs, Béatrice Castaner aborde ici, avec une originalité de construction et une virtuosité d’écriture étonnantes, les questions essentielles de la transmission, notamment à travers l’art. Et pose la question de ce qui restera de nous, derniers représentants du genre humain, lorsque notre espèce aura disparu.

L’auteur (site de l’éditeur) :

Béatrice Castaner est née en 1961 à Limoges où elle vit et travaille aujourd’hui. Elle a fait des fouilles archéologiques et du théâtre. Elle est secrétaire générale du festival des francophonies en Limousin. Aÿmati est son premier roman.

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Avec ce livre j’ai connu plusieurs strates de lecture.

J’ai d’abord été happée par la forme. Béatrice Castaner est une virtuose de la phrase, du mot. Par moment récit, à d’autre poème, originalité de la ponctuation, de la mise en page. A chaud, cette virtuosité a étouffé les histoires. Je me suis un peu perdue dans ses figures de style.

Qu’à cela ne tienne, j’ai laissé se décanter mes premières impressions et le fond à fait surface.

Aÿmati et Mära vivent, à des milliers d’années de distance la même chose, comme une histoire en miroir, l’extinction de leur race. Ce sont les dernières voire ultimes représentantes des néandertaliens ou des sapiens. Les deux époques, une passée et une future s’éteignent par des écoulements « le sang quittait nos corps humains par flots jaunâtres » pour Mära.

Gabrielle, archéologue, découvre par un grand hasard, une statuette, celle-là même qu’Aÿmati a sculptée juste avant de mourir devant la grotte. L’auteur raconte le voyage de cette petite statuette, de la préhistoire à un futur proche en passant par l’actuel.

Aÿmati fait l’apprentissage du geste artistique sur les parois. Ce geste qui sera transmis de génération en génération, à chaque fois renouvelé, à chaque fois amélioré modifié. La joie transparait lorsqu’elle apprend à dessiner sur les parois et lorsque qu’elle transmet ce savoir.

L’époque, futur proche, de Mära ne m’a pas touchée. Trop catastrophique. Je sais bien que l’homme est un loup pour l’homme et les autres espèces, mais je n’ai pu adhérer. Mära est donc l’ultime détentrice de la statuette en ivoire trouvée dans a sacoche transmise par Myn.

J’ai aimé que les portraits des deux femmes se répondent, j’ai aimé ce lien entre elles avec Gabrielle et Myn pour passeurs. J’ai aimé la beauté intérieure de ces personnages. J’ai aimé la réflexion que ce petit bouquin suscite.

Aÿmati est un livre sur la transmission, la pérennité de l’art, sur la disparition et la survie à travers l’art. Oui, ce livre est un OLNI où il faut se laisser aller et écouter la conteuse qu’est Béatrice Castaner. Une belle écriture, un livre à découvrir.

Merci Hebelin pour cette lecture

 

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A
A lire pour l'écriture, alors.
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Z
Pas seulement. mais j'avoue que l'écriture est superbe
J
Voila un roman intrigant, tant sur la forme que sur le fond on dirait.
Répondre
Z
Oui, un livre étonnant
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