Bernard Quiriny - L'angoisse de la première phrase
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L’angoisse de la première phrase
Bernard Quiriny
Janvier 2005
192 pages
ISBN : 9782752900395
4ème de couverture :
Seuls les lecteurs de Chronic'Art (et d'Epok) connaissent Quiriny et s'en enchantent. Il nous offre ici son premier livre - une quinzaine de nouvelles nées au confluent du fleuve Borges et de la rivière à truites Marcel Aymé. Il y a longtemps qu'on n'avait pas eu affaire, en littérature, à un si bon fourbisseur - ou démolisseur, c'est tout un - de logique. Affirmer qu'on en sort réconforté serait un brin abusif, car si l'on rit, c'est sur le mode jaune. En tout cas les drames de l'existence ici évoqués. S'ils gardent toute leur charge dramatique, explosive souvent, ils perdent beaucoup de leur sérieux.
L’auteur (Editions Phebus) :
Bernard Quiriny est né le 27 juin 1978. Ecrivain belge, docteur en droit, critique et professeur universitaire de philosophie et de droit à l’Université de Bourgogne, il écrit régulièrement pour Chronic’art, dont il est le Responsable Livres. En 2008, il remporte le prix Marcel Thiry et le prix Rossel pour Contes carnivores. Son œuvre est souvent comparée aux nouvelles fantastiques de Jorge Luis Borges et d’Edgar Allan Poe.
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Des nouvelles superbement écrites dans un français classique que j’aime tant. Toutes ont un lien avec le paranormal et pour personnage récurent Paul Gould.
Gould connait les affres de la première phrase parfaite, celle qui donne envie de continuer. Qu’à cela ne tienne, il commence par la deuxième phrase ! Le problème se renouvela lorsqu’il écrit son dernier livre. Le problème de la dernière phrase apparait. Pour contourner le problème, il désécrit ses romans ! Ainsi, après avoir tricoté ses livres, il les détricote.
Le même Gould, tout en étant un autre, ne veux qu’écrire qu’un seul livre et trame une histoire où il a tout calculé pour ce faire, mais…
Je fus impressionnée par « Le knudisme, une imposture » qui résonne douloureusement à mes oreilles. Gould, encore et toujours, a connu l’opprobre, la déchéance, la prison même parce qu’il a osé écrire un livre démontant la machine knudesque. Il le paiera de sa vie. Cela ne vous rappelle rien ?
Pour en revenir à plus léger, Gould rencontre un arrosoir où la paroi que l’on ne voit pas n’existe pas. Un vrai problème existentiel. Au fait, si vous êtes cycliste, prenez garde à votre bicyclette qui pourrait… Quant à la mensongerie, je n’ai aucune inquiétude sur l’essor et la pérennité de cette entreprise !
Un joli hommage à Marcel Aymé avec « dans mon mur ». Gould, passant d’une histoire à l’autre, ne serait-il pas aussi un hommage à cet auteur ?
Bernard Quiriny nous offre des nouvelles oscillant entre la loufoquerie, le sérieux, voire le tragique, le surnaturel, le cynisme... Tout ceci servi par une écriture travaillée, délicate, subtile. Je me suis régalée de ses mots.
Je pensais à un écrivain d’âge mûr, mais en cherchant la bio de Bernard Quiriny, j’ai eu la grande surprise de découvrir un jeune homme.