Andrus Kivirähk - Les groseilles de novembre

 

Les groseilles de novembre

Andrus Kivirähk

Traduit de l’estonien par Antoine Chalvin

Editions Le Tripode

Octobre 2014

320 pages

ISBN : 978-2-37055-031-6

 

4ème de couverture :

«Le destin de l'homme n'est pas facile. On vit, on meurt, puis on se change en démon.»

Lire Andrus Kivirähk, c’est à chaque fois se donner la certitude que l’on va entrer dans un monde extraordinaire. L’Homme qui savait la langue des serpents (Prix de l'Imaginaire 2014 du roman étranger) nous avait habitués à l’idée qu'il était possible d’épouser des ours, d’avoir pour meilleur ami une vipère royale ou encore de voler dans les airs à l’aide d’ossements humains. Les Groseilles de novembre démontre un peu plus les talents de conteur de l’écrivain. Nous voilà cette fois-ci immergés dans la vie quotidienne d’un village où tout pourrait sembler normal et où, très vite, plus rien ne l’est. Les seigneurs sont dupés par leurs serfs, des démons maraudent, des vaches magiques paissent sur les rivages, le diable tient ses comptes et, partout, chaque jour, les jeux de l’amour et du désir tirent les ficelles de la vie. À la fois hilarant et cruel, farce moyenâgeuse et chronique fantastique, Les Groseilles de novembre est considéré en Estonie comme le meilleur roman d’Andrus Kivirähk.

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Andrus Kivirähk nous propose un nouveau voyage en Estonie. Il a choisi le mois de novembre qui, comme chacun le sait, est le mois le plus ensoleillé, le plus chaud, le plus clair de l’année !! Pour vous y rendre, il vous faudra trouver un autre moyen de locomotion que le Kratt qui ne peut transporter d’humains.

Kratt ? kesako ? Le Kratt est un objet volant animé d’intentions chapardeuses, mais travailleur. Il ne vous coûtera pas un bras, mais peut-être beaucoup plus. Cet objet volant est fait de bric et de broc sorti du bric à brac de ses créateurs. Le Kratt est une créature obéissante ; je le pense à l’image de son propriétaire. Il fera vos menus travaux, surveillera vos biens. Bref, un domestique corvéable à merci. Il s’use ? pas de problème, vous en créez un autre…Pour ce faire, vous aurez besoin de l’aval du Grand-Païen. Là, les groseilles vous seront d’un secours quasi vital. Les paysans estoniens savent fort bien comment détourner son attention, mais vous, sauriez-vous ?

Au programme, excursions dans la forêt où il faudra faire attention aux démons, tourbillonneurs, sucelaits, chaussefroides et autre loup(ou louve)-garou, Vieux-Païen, … Vous apprendrez comment écarter la peste (un chapitre que je vous recommande, vaut mieux être prudent !) et soigner la malaria à grandes lapées de vodka.

Le passe-temps favori des habitants de ce village ? voler son voisin, surtout s’il s’agit du hobereau allemand ; La cupidité est leur principale « qualité ». Voler le baron n’est pas grave puisqu’il à lui-même spolié les estoniens en envahissant le pays !

Les estoniens de l’ancien temps, du temps de la liberté, étaient des cueilleurs, des hommes libres (voir l’homme qui savait la langue des serpents). Avec l’arrivée des Teutons et de leur dogme protestant vers 1200, ils ont dû apprendre à cultiver les terres que l’envahisseur s’est approprié et ils vivent maintenant sous le joug de la hiérarchie terrienne. Lorsqu’ils volent le baron teuton, ils ont l’impression de récupérer leurs biens. Leur roublardise permet d’accepter la situation.

Si voyager si loin ne vous tente pas, je vous propose une solution de repli des plus agréables : bien au chaud sous la couette ou au coin du feu avec votre boisson favorite…. dégustez les groseilles de novembre. A chaque jour de novembre une surprise. Vous ne serez pas déçus de votre voyage immobile.

Quel plaisir de retrouver la plume, la verve d’Andrus Kivirähk. Ce livre n’a pas le fond historique de "l’homme qui savait la langue des serpents", mais j’y ai retrouvé la même truculence avec des scènes épiques. J’ai adoré cette chronique de la vie quotidienne dans l’Estonie rurale Moyenâgeuse. Les estoniens, pragmatiques et rusés, ont ajouté le dieu des protestants et son pendant le diable à leurs galeries de démons et esprits païens mais non dénudés d’intérêts.

J’y ai trouvé un peu de Don Quichotte avec la jeune fille allemande dans le rôle de l’inaccessible étoile. Aussi truculent que Rabelais, ce livre côtoie l’absurde, l’humour noir, la fable (sans la morale de Jean de la Fontaine). Un tableau de Bruegel me vient en mémoire à la lecture de ces chroniques, ou la série des « Contes et légendes de… » que je lisais dans ma lointaine jeunesse ; une régression des plus réjouissantes.

Admirez la concordance des temps. J’ai lu les groseilles de novembre… en novembre. Andrus Kivirähk, malgré la température hivernale de son livre, a amené un grand soleil dans la grisaille de cette fin d’automne.

J’attends avec impatience la sortie de votre prochain livre, toujours aux éditions Le Tripode (qui pubie des livres de qualité), et ainsi, retrouver votre verve, votre petite folie qui me plait tant. La couverture : un bijou

Au plaisir de vous lire Andrus Kivirähk

 

 

 

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P
J'ai ce roman à la maison, je compte le lire prochainement ! Bisous
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Z
Bonne lecture
A
L'Estonie au mois de novembre ? J'espère que l'auteur ne travaille pas dans une agence de voyage.
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Z
Non, c'est un superbe auteur
J
J'ai très envie de découvrir cet auteur mais je crois que je commencerai avec "La langue des serpents".
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Z
Je te comprends
A
C'est un auteur qu'il faut que je découvre absolument.
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Z
Je ne peux que te le recommander chaudement !!
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