Alan Bennet - La dame à la camionnette
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La dame à la camionnette
Alan Bennett
Traduction : Pierre Ménard
Editions Buchet Chastel
06/02/2014
ISBN : 9782283027332
4ème de couverture :
Miss Shepherd, vieille dame excentrique, vit dans une camionnette aux abords de la résidence londonienne d’Alan Bennett. Victime de l’embourgeoisement du quartier et de quelques vauriens, elle finit par installer son véhicule dans la propriété de l’auteur.
Commence alors une incroyable cohabitation entre la marginale et la célébrité, qui durera près de vingt ans.
Entre disputes, extravagances et situations drolatiques, la dame à la camionnette n’épargne rien à son hôte ni au lecteur. Bennett, en excellent conteur, saisit leur duo et livre, au-delà des anecdotes, un tableau très juste du Londres des années 1970 et 1980, de sa bourgeoisie progressiste et de ses exclus.
Un récit d’une grande humanité qui croque avec humour les travers de la société britannique contemporaine.
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Ce matin, un livre mystère est arrivé chez moi. Je me suis conformée en tout point aux « directives » de Jérôme. J’ai décidé de satisfaire ma curiosité et la véranda ensoleillée nous a accueillis, le livre, un transat et moi.
Non ? Monsieur Bennett, vous l’avez vraiment fait ? Vous avez vraiment installé la Bergère chez vous ? OK, la morale est sauve, précisons, vous avez installé le camion de Miss Shepherd dans votre jardin… Début d’une odorante cohabitation d’une dizaine d’années. Je pensais que le sentiment de culpabilité était l’essence même d’une éducation judéo-chrétienne alors que, vous le dites vous-même "Je n'aurais jamais pu être catholique, je suis bien trop snob pour ça.". Or, vous n’avez pas été snob du tout pour accomplir cet acte héroïque vu l’état de la dame et de sa camionnette.
Il faut dire que ce véhicule, délabré, repeint en jaune fait tâche dans ce quartier en pleine mutation. Comprenez en plein embourgeoisement. Je ne vous parle même pas de sa propriétaire d’une saleté repoussante.
S’en découlent des situations ubuesques, difficiles à comprendre pour les autres, si bien qu’à la fin, vous n’expliquez plus rien du tout. La fée du logis l’a oubliée dans sa distribution, elle ne fleure pas le parfum suave du 5 de Chanel, c’est le bordel dans son sweet home. La cohabitation n’a rien de glamour, mais, cahin-caha…
Vous nous racontez les épisodes marquants de cette cohabitation avec une Miss Shepherd de plus en plus crasseuse, mais toujours aussi vindicative. C’est qu’elle a du caractère la Bergère ! « Il était rare qu’on lui rende le moindre service sans avoir en même temps envie de l’étrangler »
Ces rendez-vous avec votre carnet sont drôles, très pince-sans-rire, foldingues, mais emprunts d’amour, même si vous vous en défendez. Le remords vous tenaille lorsque vous voyez ces personnes du service social entrer dans la camionnette de Miss S. sans problème, alors que vous ne pouvez le faire.
Après sa mort, vous vous êtes décidé à entreprendre les travaux d’archéologie à l’intérieur du sweet home. J’ai aimé que vous ayez nettoyé la camionnette avant que le récupérateur ne vienne l’enlever. Une sorte de toilette mortuaire, un adieu définitif. Fidèle à elle-même, la Bergère vous a légué un bel héritage… des mites. Allez, j’y vais de mon mauvais jeu de mots : des mites laissées par un mythe.
Merci Monsieur Bennett pour ce délicieux moment de lecture. Vous n’avez pas la pareille pour vous moquer gentiment de vos concitoyens. Pourtant votre Bergère ressemble comme deux gouttes d’eau, la camionnette en moins à une voisine décédée il y a une dizaine d’années.
J’ai rapidement su de quel livre il s’agissait pour en avoir lu une chronique tentante de Clara. Merci Alex pour ce délicieux livre mystère. J’ai aimé cette couverture jaune, comme LA camionnette. L’illustration de la couverture est en accord avec le livre.
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