Annie François - Bouquiner

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Bouquiner

Annie François

Editions du Seuil

05/11/2004

208 pages

ISBN : 9782020385855

 

 

4ème de couverture :

Il suffit de lire un bouquin par mois pour avoir des manies, des préférences. Tout est plaisir, tout fait problème. Préfère-t-on lire couché ou assis, dans un fauteuil ou sur une chaise ? User d’un marque-page ? Emprunter ? Prêter, sans espoir de retour ? Se fier aux critiques, n’écouter que ses amis ou son flair ? Engranger encore, toujours, au risque de devoir déménager ?

Le livre ne sollicite pas seulement l’intelligence, la vue, mais l’ouïe, l’odorat, le toucher. Les muscles, les nerfs. La mémoire et l’oubli. Le cœur, le temps et l’espace. Le livre peut envahir la vie domestique, amoureuse, familiale, amicale, professionnelle. Toute bibliothèque est une sorte d’autobiographie d’un couple, d’une tribu d’amis, d’une confrérie de lecteurs. Où chacun peut se retrouver.

Quelques mots sur Annie François :

Née en 1944, féministe avant la lettre, proche d'Olivier et Jean Rolin, cette éditrice du Seuil y avait également signé deux autres livres de sa main : «Scènes de ménage, au propre et au figuré» (2004), où elle évoquait «le couple, le propre, le sale, l'ordre, le désordre, le pur, l'impur... » ; et surtout «Bouquiner» (2000), une «autobiobibliographie» vouée à rendre contagieux le premier de ses vices, celui dont elle avait fait son métier : la lecture.

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Un tel bouquin ne pouvait pas ne pas passer par mes mains !!!

Bouquiner : s’accoupler avec un lièvre ou un livre. Si cela ne vous dérange pas, je préfère la seconde solution, question de sensibilité !

Annie François nous offre son autobibliographie (que j’aime ce néologisme !), décrit son rapport avec les livres ; un vrai transport amoureux. Un amour possessif, un amour empli de rituels.

Lire au lit, se positionner pour équilibrer le gros volume avec des coussins ; ne pas pouvoir dormir sans avoir dévoré quelques pages ou le livre entier ; lire au restaurant…..

Je comprends Annie François pour qui le livre est un objet sacré à qui l’on doit tous les égards. Surtout ne pas le jeter « jeter des livres, c’est aussi déchirant que de brûler des lettres d’amour ou un cahier d’école de sa grand-mère. ».

Sa relation au livre est telle que prêter lui est problème, mais le livre emprunté est sacré. Oh la joie d’offrir un livre aimé !!

Bref, chaque chapitre est l’occasion de parler de son amour du livre, de parler de ses auteurs chéris, des livres adorés.

Ranger ses livres quel dilemme avec sa bibliothèque écartelée aux quatre coins de la maison « A part le tas-du-lit, après lecture, les livres devant monter ou descendre encombrent les marches de l’escalier le plus proche. ».

Songez à la dangerosité physique de la lecture ; une maladie qu’elle dénomme « pathologie générale du lecteur ». Avoir plusieurs volumes dans sa besace car lequel ne pas lire ? « Non seulement lire n’est pas sans risque, mais c’est une passion invalidante. Elle rend dure de la feuille… Seuls les furieux sifflements de la cocotte-minute arrivent à tirer le lecteur de sa surdité sélective. »

Sa devise : « jamais sans mon livre, jamais sans mon clope. » (Tiens, je dis ma clope). Je pourrais paraphraser cette maxime « jamais sans mon livre, jamais sans mon appareil photos »

Je n’avais jamais pensé aux codes barres au dos des ouvrages qui ont tant gênés Annie François : « On m’objectera que c’est pareil pour le parfum ou les couche-culotte. Bien sûr que non. Le code-barres est bien là, mais sur l’emballage. Sur les livres, il est incrusté à vif. Tout cru. Bref, un amant tatoué de l’infamie."

Je pourrais vous parler de ce livre encore très longtemps. Je l’ai dévoré. J’ai aimé l’humour, le vocabulaire. Bien sûr que j’ai aimé la suivre dans ses digressions amoureuses et boulimiques. Je me suis reconnue dans beaucoup des rituels énumérés. Il ne pourrait en être autrement pour tout lecteur : « Il suffit de lire un bouquin par mois pour avoir des manies, des préférences. Tout est plaisir, tout fait problème »

Dans le mot livre, il y a ivre. C’est l’ivresse d’une lecture jubilatoire. C’est ivre de bonheur ou de douleur que, certaines fois, j’arrive au mot fin. Un nouveau livre, un nouvel auteur et l’ivresse de la découverte me rend joyeuse. Recevoir un livre, l’ivresse des cimes me prend.

J’ai emprunté ce livre à la bibliothèque après lecture de plusieurs chroniques sur la blogosphère livresque et…. je vais devoir le RENDRE !! Encore un bouquin que je vais acheter pour l’avoir à ma disposition… Sur mes nouvelles étagères qui seront installées dans le couloir (c’est bon les travaux !!! il y a toujours des surprises)

Je n’ai pas dévoré « Bouquiner », j’ai savouré chaque chapitre bien couchée, calée sur mes oreillers. Annie François, j'espère que vous avez apporté tous vos bouquins pour votre long séjour au paradis des écrivains et amoureux des livres.

A bientôt de vous lire de nouveau

Quelques extraits :

Je répugne au marque-page, mais mes livres sont fourrés d’articles, de vieilles lettres, de listes de courses. Saisis au hasard, ils exhalent leurs secrets oubliés.

Avant de jeter, on triche, on pactise, on négocie avec soi-même. On en écarte trente, on en reprend douze, on en remet deux.

 Comme le boulimique évite la devanture des pâtisseries, je me détourne de la vitrine des librairies pour éviter les fringales d'entraînement, les achats compulsifs qui ne feraient qu'augmenter l'immense pile d'attente qui vacille près du lit : sûr, les ouvrages se vengeraient en me dégringolant dessus pendant mon sommeil.

J’incite donc vivement les parents anxieux à se plonger dans Comme un roman de Pennac. Surtout à prohiber l’accès de leur bibliothèque à leurs lardons et à les houspiller de la manière la plus outrageante : « ça n’a pas encore de poil au zizi et ça voudrait lire hors programme ! » L’enfant qui ne se révoltera pas en se soûlant de livres est un authentique rebelle, un brave loubard ou un philosophe qu’il serait vain de persécuter

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Y
On peut se reconnaître dans quasiment tout ce que tu dis et dans les extraits que tu cites. Penser àa refuser l'accès à sa bibliothèque aux enfants pour les inciter à lire, c'est vraiment une idée excellente
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Z
Oui, nous pouvons nous reconnaître dans beaucoup des écrits de Annie François
L
Suis la reine des nulles... j'ai dû offrir ce bouquin au moins 10 fois mais... je ne l'ai toujours pas lu !!!!
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Z
Alors, y a plus qu'à !!!
L
Mais je l'ai, en plus !!!!
Z
Alors, offre toi le !!!
S
Comme Aifelle, je l'avais oublié. J'ai vu qu'il existait en poche. Je l'achèterai.
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Z
Il faut que je l'achète, pour l'avoir sous la main, mais pas en poche
I
Je garde un très bon souvenir de ce livre.
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Z
Oui, un livre comme je les aime
D
Bonjour, Tiens j'ai appris une chose. Bouquiner, je savais pour le bouc, pas pour le lièvre. Merci.<br /> Le rapport avec un livre est vraiment quelque chose de particulier. Depuis deux ou trois ans, je relis beaucoup. Tous les bouquins viennent de la bibliothèque de mon quartier. Certains de ces livres ont comme une vie qui pourrait se raconter avec les marques, les tâches. un peu comme pour la vie d'un humain
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Z
Je ne le savais pas non plus. Je viens de terminer un livre de bibliothèque dont beaucoup de pages étaient cornées, très déplaisant
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