Michel Quint - Les amants de Francfort
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Les amants de Francfort
Michel Quint
Editions Héloïse d’Ormesson
240 pages
Paru le 18 août 2011
ISBN : 9782350871738
4ème de couverture :
« La nuit où Lena et Florent devinrent amants, un double meurtre fut commis dans leur hôtel de Francfort. »
De l’Allemagne qui lui a pris son père, Florent Vallin ne veut pas entendre parler. Mais après un passage obligé à Francfort où une brune incendiaire se trouve sur son chemin, le jeune éditeur à succès décide d’exhumer un passé familial douloureux. Sur les deux rives du Rhin, de Paris à Berlin, entre jeux de masque et secrets de cœur, il s’engouffre dans une époque sanglante où la bande à Baader et les anciens nazis avaient pignon sur rue. Quand l’Histoire rejoint l’histoire, Florent ne peut plus esquiver sa quête de la vérité – à la vie, à la mort.
Un thriller hypnotique en hommage aux ombres du passé.
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« Baiser dans un hôtel de Francfort au moment de la Foire du livre, s’y faire assassiner, c’est encore de la littérature, ne t’en déplaise… »
Voilà, nous sommes au cœur du sujet ! La Grand’messe, la Buchnesse de Francfort. Mais est-ce de la littérature ou du commerce, de l’authentique ou du m’as-tu vu ?
Florent, jeune éditeur français indépendant y vient pour la première fois. Pour des raisons familiales il n’est jamais allé en Allemagne où sont père s’est fait tuer dans des circonstances apparemment politiques (nous sommes en pleine période de la Bande à Bader). Il aimerait que ce passage à Francfort lui donne la clé de sa mort. Il loge dans l’hôtel où il faut être vu, rencontre les personnes qu’il faut. Sa rencontre fortuite ? (im)prévue avec Lena une belle brune émoustillante, peu farouche, directrice de la branche littérature étrangère d’une grande maison d’édition va tout chambouler.
Des personnages semblent le diriger comme ce Fitz, grand ordonnateur, voulant se donner un rôle à la Méphisto, Sandor, mythomane ?
Il ne faudrait tout de même pas oublier qu’un crime a été commis dans cet hôtel ! Pourtant, ce n’est pas le principal du bouquin. Michel Quint décrit avec brio, cynisme cette diaspora « littéraire », l’atmosphère de cette grand’messe du livre. Dès le début, il nous donne, dans le désordre, les pièces du puzzle qu’elles soient nauséabondes, sulfureuses, politiques, historiques. Petit à petit, tout s’imbrique et la fin, qui ne se laisse deviner que dans les dernières pages est surprenante.
Un livre qui allie folie sensuelle, bribes d’une histoire pas si lointaine où il est question de S.T.O., d’anciens nazis, de la bande à Bader. Un roman tortueux, sur fond de recherche paternelle, sur fond historique tourmenté, qui parle d’un monde de l’édition plus bling-bling que littéraire. Un bon Michel Quint avec son humour, son second degré. Oui je sais et je le répète, je suis totalement partiale et j’assume !
Un bon point pour la couverture avec le couple et leurs tranches de cake de livre
Quelques extraits :
-J’ai envie de parler français, ce soir… C’est la langue des plaisirs… Et je ne parlerai de rien d’autre… sinon peut-être de la cruauté qui est parfois aussi une jouissance. Les comment dites-vous ? Les pisse-vinaigre ne sont pas obligés de rester et de vider des bouteilles avec nous !
Tous deux n’étaient pas de froids lapins, ça se dit froids lapins ? Non tous les lapins sont chauds
Mais j’édite tout le contraire : des romans certes intimes, peuplés de gens ordinaires, mais traversés par l’Histoire ! Le tragique n’y est pas sentimental, même si l’amour est un composant du récit, il y est politique, économique, historique, social…Tiens : Le liseur de Schlink, l’amour entre une ancienne tortionnaire de camp analphabète et un gamin future juge, si seulement j’avais pu le publier !