Lucia Puenzo - Wacolda

 

Wacolda

Lucia Puenzo

Traduction Anne Plantagenet

Editions Stock

Collection La Cosmopolite

15/05/2013

ISBN : 9782234071834

 

4ème de couverture :

 

1959. Une route désolée en Patagonie. Un médecin allemand pas comme les autres croise une famille argentine ordinaire. Ce médecin n'est autre que Josef Mengele. Très vite, il est fasciné par une des enfants, Lilith, bien trop petite pour son âge. La fascination semble réciproque. Alors, quand il s'installe dans la pension de sa famille d'accueil, tout s'accélère.

Wakolda, quatrième roman de Lucia Puenzo, nous entraîne au cœur d'une société argentine infiltrée par l'émigration nazie. En immergeant la figure énigmatique de Mengele dans la vie quotidienne, elle s'appuie sur les détails les moins visibles de sa personnalité pour révéler avec une grande subtilité l'horreur de sa pensée profonde. Un roman captivant qui entraîne le lecteur sur les routes de la mémoire.

Lucia Puenzo est née à Buenos Aires en 1976. Elle est écrivain et réalisatrice. Elle a écrit L'enfant poisson, son premier roman, lorsqu'elle avait 23 ans. Son premier long métrage, XXY, a remporté le grand prix de la Semaine Internationale de la Critique à Cannes en 2007, ainsi qu'un Goya du meilleur film étranger, parmi d'autres récompenses. En 2009, elle adapte L'enfant poisson au cinéma, puis Wakolda en 2013.

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« L’ange de la mort », alias Josef Mengele, médecin SS connu pour ses expérimentations sur les humains enfermés dans les camps de concentration s’est enfui en Amérique du Sud. Lucia Puenzo a utilisé cette base historique pour ce livre parfaitement maîtrisé.

Josef rencontre fortuitement Lilith. Sa chevelure blonde, ses tresses, son grand retard de croissance, sa poupée très « aryenne » l’attirent… Toujours en quête d’expérience ou de travaux pratiques, il suivra sa famille jusqu’à destination. Lilith est, elle aussi, captivée par cet homme. Elle laissera Josef faire ses expériences sur elle jusqu’au moment où….

Josef est un monstre, on le sait, mais Lilith n’en savait rien bien qu’elle trouve de la noirceur dans le personnage. Petit à petit, se tisse entre eux un lien très fort qui hésite entre les bienfaits de la science et l’attraction amoureuse, entre le bourreau et sa victime, entre fascination et peur.

Josef est obsédé par la pureté de la race, par la perfection, par la gémellité (la mère de Lilith attend des jumeaux). Pour lui, chaque humain rencontré entre dans une case, étiqueté, comme les rats de laboratoire ou comme les cobayes humains des camps de la mort. Là, il se trouve être déstabilisé et attiré par cette gamine. Chacun tire une ficelle et Lucia Puenzo joue de cela.

Pourquoi faire confiance ? Comment un être machiavélique parvient à attirer une famille entière dans ses rets en se rendant, petit à petit, indispensable ? Lucia Puenzo le démontre avec le cheminement de Josef et son art de la manipulation poussée à son paroxysme. La création de l’usine de poupées en est un exemple fort. Pourquoi cette fascination qu’exerce encore et toujours de tels hommes et un tel régime ? Josef Mengele est accepté, voire adulé par des argentins ou d’anciens nazis, il a même une plaque à son nom et peut exercer, officiellement, son ancien métier de vétérinaire qui lui sert de couverture. Pourquoi ces personnes acceptent-elles sa folie, pourquoi les parents de Lilith, et Lilith elle-même, acceptent-ils ces piqûres ?

Ce livre, fort bien écrit et traduit, est un condensé de trouble, d’attirances ; Un livre qui a eu les mêmes effets sur moi. Ce pas de deux entre une gamine innocente et un monstre nazi aurait pu tomber dans la morbidité. Lucia Puenzo a évité cet écueil pour nous offre un livre dense.

Un coup de cœur. Lisez le très bon commentaire de Philisine. Je te remercie de l’avoir fait voyager jusqu’à moi.

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Quelques extraits :

A cet instant, il aurait tout donné pour connaître leurs parents et leurs grands-parents, pmour fouiller dans leur arbre généalogique afin de comp^rendre )à quel niveau se situait le coupable de la dégradation de la race.

Cette bouche, pensait-il.

C’était le trait le plus disproportionné de sa personne : des lèvres deux fois trop grandes, des dents de lapin. Depuis des années, c’était la première fois que quelque chose d’aussi éloigné de l’ascétisme l’excitait.

La crainte de ne pas revoir les blonds le maintint éveillé. Il saisit un de ses cahiers pour consigner leurs mensurations. Il s’en souvenait par cœur, sans le moindre doute. Il pouvait imaginer leurs structures osseuses, le volume de leurs organes, leurs mâchoires et la composition de leur flux sanguin.

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P
Je le note, merci.
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Z
Tu peux
K
Tu en rajoutes sur l'avis de Philisine : je note !
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Z
Phil a écrit une si belle chronique
A
J'hésitais à le prendre, ton billet me donne bien envie.
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Z
Un superbe livre
A
Je l'ai déjà noté, mais pour plus tard. En cette période de Noël, j'ai envie de lectures plus douces.
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Z
Je peux te comprendre
P
C'est un livre exceptionnel, d'une force incroyable : je le trouve abouti, riche de tout. Je n'en reviens toujours pas d'ailleurs.
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Z
Je l'aurais bien gardé pour moi.
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