Keigo Higashino - La maison où je suis mort autrefois
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La maison où je suis mort autrefois
Keigo Higashino
Traduction Yutaka Makino
Editions Actes Sud
Avril 2010
ISBN 9782742789511
4ème de couverture :
Sayaka Kurahashi va mal. Mariée à un homme d’affaires absent, mère d’une fillette de trois ans qu’elle maltraite, elle a déjà tenté de mettre fin à ses jours. Et puis il y a cette étonnante amnésie : elle n’a aucun souvenir avant l’âge de cinq ans. Plus étrange encore, les albums de famille ne renferment aucune photo d’elle au berceau, faisant ses premiers pas…
Quand, à la mort de son père, elle reçoit une enveloppe contenant une énigmatique clef à tête de lion et un plan sommaire conduisant à une bâtisse isolée dans les montagnes, elle se dit que la maison recèle peut-être le secret de son mal-être. Elle demande à son ancien petit ami de l’y accompagner.
Ils découvrent une construction apparemment abandonnée. L’entrée a été condamnée. Toutes les horloges sont arrêtées à la même heure. Dans une chambre d’enfant, ils trouvent le journal intime d’un petit garçon et comprennent peu à peu que cette inquiétante demeure a été le théâtre d’événements tragiques…
Keigo Higashino compose avec La Maison où je suis mort autrefois un roman étrange et obsédant. D’une écriture froide, sereine et lugubre comme la mort, il explore calmement les lancinantes lacunes de notre mémoire, la matière noire de nos vies, la part de mort déjà en nous.
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« De mon enfance, j'ai des souvenirs à partir du primaire. Surtout de la cérémonie de la rentrée. Maman me tirait par la main et nous avons franchi toutes les deux le portail de l'école. Le long du mur il y avait une belle rangée de cerisiers... Mais je ne me rappelle rien d'antérieur. »
Quelle est donc cette amnésie bizarre, datée ? quand cette absence de mémoire ne vous permet pas d’avoir des relations normales avec les autres, surtout avec votre propre enfant.
C’est un polar très étrange qui a obtenu le prix Polar international de Cognac en 2010. Ce huis clos très angoissant est écrit sans fioriture, presque d’une manière linéaire ; le petit ami raconte. Cette façon d’écrire créé une atmosphère qui ne m’a pas poussée à tourner les pages, à sauter des paragraphes pour savoir. D’une manière plus qu’habile, Keigo Higashino a retenu mon attention jusqu’au bout car il fallait suivre les deux « chercheurs » pas à pas pour passer de l’irrationnel au rationnel. Le thème de la mémoire et de la construction de l’humain est fort bien évoqué.
Pour le reste, à vous de découvrir ce polar qui se laisse dévorer avec plaisir.