Enrico Remmert - petit art de la fuite
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petit art de la fuite
Enrico Remmert
Traduction Nathalie Bauer
Edition Philippe Rey
03/01/2013
ISBN : 9782848762401
4ème de couverture :
« Laissez votre surf dehors, ici il n’y a pas de place pour des réalités aussi subjectives. »
Trois trentenaires turinois se retrouvent embarqués dans un voyage improbable du nord au sud de l'Italie : Vittorio, violoncelliste torturé et hypocondriaque ; Francesca, sa fiancée de toujours au bord de la rupture; Manuela, leur amie loufoque, gogo-danseuse et monitrice d'auto-école à ses heures perdues (ou l'inverse)... Rapidement, avec l'ex de cette dernière aux trousses, le voyage dans la poussive Baronne à double commande devient une course-poursuite, une épopée déjantée et douce-amère où chacun se révèle. Au fil des kilomètres et des rencontres, les liens se nouent et se dénouent, les événements prennent une dimension initiatique, les choix s'expliquent et les masques tombent.
Dans ce récit à trois voix, servi par une écriture inventive, Enrico Remmert brosse avec justesse le tableau d'une jeunesse déboussolée mais avide de rêves. Entre humour et gravité, ironie mordante et poésie, il signe un roman réjouissant.
L’auteur :
Enrico Remmert, né en 1966, vit et travaille à Turin. Écrivain, scénariste, traducteur, il collabore à de nombreuses revues et réalise des courts métrages et des documentaires. Ses deux premiers romans, Rossenotti et La ballade des canailles, ont été salués par une presse enthousiaste.
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Pincemi et pincemoi sont dans un bateau ? Dans ce livre, la difficulté est multipliée car ce sont trois trentenaires dans une Punto d’auto-école avec double pédales. Aucun rapport me direz-vous, mais ce livre m’a fait repenser à cette histoire que chaque gamin raconte.
Au tout début de l’histoire, ce devait être pour Vittorio, jeune homme de 29 ans violoncelliste et hypocondriaque, un voyage, en amoureux et en train, avec sa fiancée, apprentie vétérinaire, jusqu’à Bari. Une idée simple et séduisante. Francesca, la fiancée accepte ce voyage mais…. pour rompre. Drôle d’idée de vouloir passer un week-end avec cet amoureux-là, juste pour lui dire : je te quitte pour un autre. Le voyage promet.
Là-dessus vient se greffer, en urgence totale, Manu, monitrice d’auto-école le jour et gogo danseuse la nuit, fuyant son amoureux qui la tabasse.
Il faut donc partir fissa pour fuir l’amoureux trop impulsif. La Punto, alias la Baronne, à double commande (très important cette double commande), devra rouler comme une grande pour échapper à la Range Rover blanche.
Attendez, j’oublie le quatrième invité : le violoncelle, pas sur le toit de la Baronne car trop risqué, mais qui hérite de la quatrième place, vous me direz que c’est normal puisqu’il ne reste que cette place.
Un passager clandestin ; un petit Keith Haring piqué à Ivan, le petit ami violent, qui voudra, on s’en doute, récupérer le tableau.
Je crois que je n’ai oublié personne dans ce départ précipité et chaotique. Maintenant, laissez votre esprit logique de côté, embarquez dans cette aventure loufoque et foutraque.
Au cours de ce périple qui doit les mener de Turin à Bari, Vittorio, Francesca et Manu racontent, se défoulent, se confessent, s’engueulent, se réconcilient….
Enrico Remmert nous promène dans un paysage italien hivernal loin des clichés et des cartes postales de vacances. Pas le temps de se poser, Ivan le terrible est à la poursuite du diamant vert du tableau. Ce n’est pas une promenade de santé, Enrico Remmert ne nous laisse pas le temps de rêver. Il y a des courses poursuites, des rencontres quelques peu dangereuses, des situations aussi cocasses qu’improbables. La Baronne à doubles commandes est poussive de temps à autre jusqu’à la panne totale, mais, là, motus et bouche cousue, je vous laisse l’envie de découvrir la suite..
Je sais, encore un bouquin sur ces trentenaires déboussolés, un peu paumés, se posant des questions existentielles, mais là, ils ne se regardent pas trop le nombril, ils n’ont pas le temps. Le rythme est joyeux avec juste ce qu’il faut de causticité, de rêverie, de poésie pour passer un agréable moment de lecture.
Je remercie et son opération Lectures communes autour des titres en lice pour les Prix du Salon des littératures européennes de Cognac 2013 . Maintenant, ce livre va voyager vers d’autres lecteurs.
Quelques extraits :
S’il vous plaît, ne me considérez pas comme un garçon malheureux. Je suis un garçon qui souffre. Ce sont deux choses très différentes. Mais qu’on confond souvent car elles se ressemblent : la souffrance conduit au malheur, et le malheur à la souffrance.
Vittorio, je comprends ta souffrance, je l'ai toujours comprise. Mais la souffrance ne donne aucun privilège, tout dépend de ce qu'on fait de cette souffrance
Manu, tu crois qu’on atteindra Senigallia dans cette poubelle ?
-Voyons ! La Baronne a moins de deux cent cinquante mille kilomètres au compteur. C’est une gamine.
Bien sûr. Quand la musique est belle, on comprend toujours ce qu’elle dit
Si tu désires fortissimo être auprès d’un être que tu aimes, cela ne signifie-t-il pas que tu y es déjà ?