Jean Rolin - Chemins d'eau

 

Chemins d’eau

Jean Rolin

La petite vermillon

Editions poche de la Table Ronde

355 pages

ISBN : 9782710370161

 

 

4ème de couverture :

 

De l'Ille-et-Vilaine à la Bourgogne en passant par le Midi, Jean Rolin a arpenté la France des canaux. Au fil des chemins de halage, il prend le temps d'écouter un Pakistanais pris de boisson qu'il croise dans une écluse, ou s'interroge sur l'exubérante sexualité des canards. Il donne à voir les lentisques tapissant les eaux stagnantes, les cadavres de chats flottant sur les bras morts, l'étang de Thau brutalement secoué par une tempête. Il bataille contre la pluie, la boue, l'imprécision des cartes, s'émerveille des constructions «hétéroclites et aléatoires» qui font le charme de Nevers, et s'adonne, chemin faisant, à une lecture singulière et poétique des lignes du paysage.

 

Quelques mots sur l’auteur (source Wikipedia) :

Jean Philippe Rolin, né le 14 juin 1949 à Boulogne-Billancourt, est un écrivain et journaliste français. Il a reçu le prix Albert-Londres pour son récit de voyage en Afrique Ligne de front en 1988, et son roman L'Organisation a reçu le prix Médicis en 1996.

 

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Je remercie Babelio qui grâce à son opération     m'a permis de retrouver Jean Rolin, sans oublier les Editions qui ont publié ce livre dans leurs éditions de poche "La petite vermillon"

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1 km à pied ça use, ça use,

1 km à pied, ça use les souliers……

Petit problème d’arithmétique :

Si 1 km à pied ça use les souliers, combien de paires de pompes, de grolles, de godasses Jean Rolin a-t-il usées en parcourant 2000 km le long de canaux de France, sachant qu’il a également emprunté les chemins à bicyclette ou les caisses à savon pour touristes à naviguer sur les canaux ?

 

Certains « font » le chemin de Compostelle, Jean Rolin, lui, s’est offert une dure folie  ou un doux enfer, c’est selon l’état de ses pieds, de ses rencontres au bord de canaux. Ce voyage, il le fait en compagnie de Mérimée, de Madame de Sévigné (ah ces petites jersiennes jouant à divers jeux rostopchiniens !), de Toussenel et son guide ornithologique….

 

De rencontres ronchonnes en merveilleuses découvertes, il parcourt les canaux de France sans passer par la Navarre. Il nous donne à voir la beauté des paysages mais également les pollutions. Le canal du Midi à Toulouse en prend pour son grade tant il a été abimé pour cause d’urbanisation. Nous passons par les banlieues industrielles, de moins en moins industrieuses et de plus en plus abimées et sordides.

« Au matin, sous le crachin qui estompe au loin la silhouette de la centrale thermique de Pantegnies, la ressemblance d’Aulnoy avec Belfast est encore plus frappante ; il n’y manque même pas les enseignes invitant à consommer de la Porter, ni les signes extérieurs de la foi, sous l’espèce de petites cages où l’on enferme des statues de la Vierge Marie. »

 

Jean Rolin est un poète de tous les jours, un peintre littéraire. Sa plume se fait tantôt poétique, tantôt paysagère. Oui, Rolin est un écrivain paysagiste, qui regarde les canaux, leurs habitants, les villages riverains dans le fond des yeux. Et nous les restituent avec sa verve, son humour, sa poésie, ses grondements pour ne pas dire ses gueulantes.

Dans ce livre, comme dans d’autres ouvrages, il décrit le quotidien, ses micro-aventures, ses rencontres. Ainsi sa description du canal de Briare, de sa gironde charcutière, son pétulant vieillard : « Nous y fûmes magnifiquement traité par une charcutière ronde et fraîche comme il sied à une dame adonnée aux pâtés et aux rillettes, puis fort bien accueilli dans un bistrot où nous allâmes aussitôt, sans aucune retenue, dévorer ce que venait de nous débiter a susdite charcutière, enfin reçu comme le fils prodigue par un long, mince et pétulant vieillard, coiffé d’une casquette de marinier juste assez usée pour n’avoir pas l’aire d’une pure fantaisie vestimentaire,  que nous avions élu pour nous renseigner sur l’état du halage pari le lot habituel de pêcheurs. »

« La nuit, le spectacle est peut-être encore plus déconcertant qu’au grand jour : au-dessus d’une mer d’ombre exhalant des coassements, des crins-crins de grillons et de lointains frémissements de feuillage, le pont-canal, bordé d’une double haie de réverbères en fonte, ressemble maintenant parfaitement à quelque avenue de cauchemar, absolument déserte, éclairée somptueusement mais en pure perte, lancée dans le vide et ne menant nulle part, ou Dieu sait où. » c’est vraiment cela !!

Merci Jean Rolin, pour votre description peinture du « Latéral à la Loire » et du « Nivernais ». Je m’y suis bien retrouvée. Lorsque je reprendrai le chemin de halage pour faire quelques photos, je penserai à vous. Depuis la première parution de votre livre en 1980, quelques petites choses ont changé car nos élus prennent conscience de la valeur aussi bien touristique (surtout) qu’écologique des canaux et prennent soin d’eux.

 

Un livre à surtout ne pas lire d’un seul trait, mais faire des escales, fermer les yeux, le reprendre plus tard. En faire un voyage immobile. Les mots de Jean Rolin s’y prêtent bien.

Un bon moment de rêverie et de poésie. Les dessins, hélas trop petits, de Jacques de Loustal accompagnent cette promenade.

 

Jean Rolin, je vous ai découverte avec « Chrétiens », heureuse de vous retrouver sur ces « Chemins d’eau » et « Le ravissement de Britney Spears » m’attend.

 

 

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P
Un livre sans nul doute intéressant.<br /> Un tour en France un peu particulier.<br /> Bonne semaine.
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Z
Oui, rêve et réalité ensemble. Un Jean Rolin comme je les aime
A
Des caisses à savon ? Ca a dû être trop chouette !
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Y
Un &quot;peintre littéraire&quot;, j'aime beaucoup l'expression
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Z
Merci beaucoup, mais c'est ainsi que je le perçois, surtout dans ce livre
D
quelle idée fantastique de suivre les canaux, mais sur la terre ferme. J'aime ces gens capables de faire autrement. En plus, les canaux, les écluses, ça me fascine. peut-être la faute à Brel..
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Z
Le canal dans sa monotonie a quelque chose de fascinant
P
Je vois que le Jeannot a encore emballée ma Zazy : reviens, Zaz, reviens ! Reste avec nous !!!!!!
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Z
Et oui, une nouvelle fois conquise Zazy
P
emballé (sans troisème e : j'en perds mon latin)
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